mardi 6 juillet 2010

Médias : La tentative d’attaque de la Crtv fait courir


Depuis lundi, médias nationaux et étrangers mettent le sujet à la une de l’actualité, alors que les responsables de la télévision nationale le banalisent. Revue de presse.




Le quotidien Le Jour titrait à la une de son édition du 5 juillet 2010 : « Yaoundé : des hommes armés attaquent la Crtv ». L’article signé de Claude Tadjon relate que dans la nuit de samedi à dimanche, un groupe d’hommes armés s’est introduit par effraction dans l’enceinte de l’immeuble de la Crtv à Yaoundé. Un échange de coups de feu avec les militaires en faction les a conduits à battre en retraite. Au cours de la journée, l’information a été reprise par plusieurs journaux en ligne et des radios de Yaoundé. Mais pas seulement. Les médias étrangers, eux aussi, se sont jetés dans la danse.

Une dépêche de l’Agence France presse (Afp) parle d’une « attaque au siège de la télévision nationale », expliquée par le ministre de la Communication et président du conseil d’administration de la Crtv, Issa Tchiroma Bakary : « Un gendarme a très vite repéré un des assaillants. Lorsque celui-ci s'en est rendu compte, il a tiré un coup de feu. Le gendarme a tout de suite répliqué par une rafale et les assaillants se sont enfuis ». La dépêche a été reprise par Rfi et passé en boucle toute la journée de lundi sur la chaîne française i-télé, de même que sur les sites internet de Téléobs et Télé Satellite, entre autres.

Au Cameroun, les médias publics semblent banaliser l’affaire. Dans un article intitulé « ce qui s’est passé à Mballa II », le quotidien Cameroon Tribune parle d’un « intrus » qui a pénétré « dans l’enceinte du centre de production de la télévision, avant d’être mis en déroute par la sécurité ». L’article cite le directeur général de la Crtv, Amadou Vamoulké qui explique que « tout en ne négligeant pas ce qui s’est passé (…) nous pensons, en l’état actuel, que c’est trois fois rien». Hier, le poste national de la Crtv faisait état de « quelques individus certainement mal formés et mal informés », avant de conclure par « plus de peur que de mal ».

Mais pourquoi autant d’intérêt pour un évènement qui, somme toute, n’a pas fait de victime ni de dégât matériel ? Le Jour semble avoir la réponse : « L’outrecuidance de ces assaillants est d’autant plus remarquable que la Crtv est située dans un périmètre de haute sécurité, dans un ensemble comprenant, à quelques encablures, la Crtv, la Snh et la… présidence de la République ». Un périmètre que Le Messager qualifie de « zone sensible », tout en laissant entendre que cette attaque aurait une visée portant au-delà de la télévision nationale.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire