mardi 10 août 2010

Francophonie : Calixthe Beyala bat campagne



L’écrivaine franco-camerounaise s’est portée candidate pour le poste de secrétaire général de l’organisation, sans le soutien de Nicolas Sarkozy.




Calixthe Beyala s’est résolument engagée dans la course au poste de secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif). En juillet dernier, l’écrivaine franco-camerounaise a confirmé à l’Afp qu’elle avait effectivement déposé sa candidature trois mois avant, comme candidate de la France, et attendait le soutien du gouvernement français. En attendant que le président Nicolas Sarkozy entérine sa candidature, Calixthe Beyala s’active et bat campagne, via Internet.

Sur la page d’accueil de son site Internet relooké aux couleurs de l’enjeu du moment, www.calixthe.beyala.free, on peut lire : « Après plus de 23 ans d’activités professionnelles, politiques et sociales, Mme Beyala Calixthe Majolie, candidate à l’Oif ». Dans ce site, elle présente son projet pour l’organisation et collecte le soutien de monsieur tout le monde. Son slogan ? « Pour une Francophonie à l’écoute des besoins des peuples ». Elle dit être en mesure de promouvoir une réorientation de l’Oif, « trop politique et pas assez culturelle » à son goût, « parce qu’il serait temps que la Francophonie s’affranchisse de ses pratiques obsolètes, parce que la Francophonie ne saurait être un lieu de retraite pour des politiques en fin de carrière ». Allusion transparente à Abdou Diouf, ancien président du Sénégal et secrétaire général de l’Oif depuis 2003 qui s’apprête à briguer un troisième mandat lors du sommet de la Francophonie qui se tiendra du 24 au 26 octobre prochains à Montreux en Suisse.

Calixthe Beyala obtiendra-t-elle le soutien de la France dont elle a la nationalité? Même si elle affirme n’en avoir aucun doute, rien n’est moins sûr. En juin, Jean-Pierre Raffarin, représentant du président français au Conseil permanent de la Francophonie, déclarait que la France souhaite une nouvelle candidature d’Abdou Diouf. Au Cameroun, tout laisse croire que la double nationalité de Calixthe Beyala n’est pas pour arranger les choses, le pays ne reconnaissant pas ce principe. D’ailleurs, à la Direction de la Francophonie au ministère des Relations extérieures, l’on affirme que la candidate est française, et qu’elle n’a jamais saisi le gouvernement camerounais pour solliciter son soutien.

Loin de se décourager, Calixthe Beyala, comme Barack Obama, mise sur les technologies de l’information et de la communication pour fédérer un maximum de personnes à sa cause. Un comité de soutien a été créé à cet effet. Il bat campagne à travers les réseaux sociaux comme Facebook.

Stéphanie Dongmo






Interview

Calixthe Beyala: « La Francophonie a toujours été pour moi une respiration »

La candidate parle de ses chances d’être élue au poste de secrétaire général de l’Oif.

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous portez candidate pour le poste de secrétaire général de la Francophonie?

Ma motivation essentielle est la conviction, fortement ancrée en moi, qu'il conviendrait de faire une Francophonie humaniste, une Francophonie où le mot solidarité n'est pas une déclamation mais une réalité palpable pour les peuples qui la constituent, une Francophonie qui accompagnerait les étudiants francophones dans leur épanouissement, une francophonie capable de soutenir les pays dans le développement, une Francophonie active et non bureaucratique.

Quelle est votre stratégie de campagne ?

Je mène ma campagne grâce à mes idées, à mon dynamisme, à ma capacité de conviction. Je suis écoutée, appréciée pour ma sincérité, pour cette manière que j’ai toujours eu de faire bouger les lignes, par cette confiance que me témoigne l'ensemble du peuple francophone. D'ores et déjà, j'ai des soutiens de plusieurs Etats, parce qu'ils savent qu'avec ma présence, la Francophonie sortira de sa légendaire léthargie.

Que répondez-vous à ceux qui pensent que cette candidature n’est qu’un prétexte pour faire parler de vous ?

Si d'aventure quelques gonzes disaient que je me présente pour faire parler de moi, je rétorquerais : « mais quelle ignorance ! » D'autant qu’à ce jour, sur des centaines de sollicitations d'entretiens, j'en ai accordé quatre. Je n'ai pas besoin qu'on parle de moi, car, que je le veuille ou pas, on parle de moi tous les jours à travers le monde.

Quelles sont vos chances d’être élue ?

La Francophonie a toujours été pour moi une passion, une respiration que je compte transmettre à la jeunesse francophone si j'étais élue. Quant à mes chances, il ne leur manque pas un cheveu dans les mains de Dieu.

Propos recueillis par S.D.

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