mercredi 10 novembre 2010

René Ayina : « Le bikutsi peut nous amener loin »


Le promoteur du Festi Bikutsi qui se tient à Yaoundé du 8 au 13 novembre parle de son déroulement et de ses enjeux.


Le Festi Bikutsi 2010 a démarré lundi. Quelles sont les activités prévues cette année ?

Il y aura une table ronde sur le thème :« L'apport des médias dans le développement de la musique camerounaise ». Ce sera le 10 novembre à Biyem-Assi, à l'esplanade de la sous-préfecture. Les autres activités sont la formation en management artistique et gestion des artistes et l'initiation des enfants de moins de 15 ans à l'utilisation des instruments de musique traditionnels. Il y aura aussi, comme c'est le cas depuis trois ans, une exposition de photos au camp Sonel à Essos, village du festival. Le vernissage se fera jeudi prochain, au cours de la cérémonie officielle d'ouverture du festival, en présence du ministre de la Culture. Il y aura des spectacles dans les mairies.

Pourquoi les mairies?

Les mairies doivent participer à l'animation de la ville. Trois mairies nous ont accueillis : Yaoundé II, Yaoundé IV et Yaoundé VI. Les spectacles, ici, sont gratuits. Au camp Sonel, on est bien obligé de faire payer l'entrée pour pouvoir payer une prime de participation de 50 000Fcfa à chaque artiste. Nous appelons les artistes qui se sont déjà fait un nom à se joindre à nous pour mieux vendre le bikutsi. Le problème est : est-ce que les artistes se sentent concernés ? Est-ce qu'ils pensent que je me fais de l'argent sur leur dos ?

Vous faites-vous de l'argent sur leur dos ?

L'argent-là est où ? J'ai investi tout ce que j'avais dans ce festival. A un moment donné, on a même dû l'arrêter, puis on l'a restructuré. Au départ, il était international. Maintenant, on s'est concentré principalement sur les artistes de Yaoundé. Cela nous évite trois charges : le transport, l'hébergement et la nutrition.

Les années précédentes, il y a eu beaucoup de problèmes d'éclairage et de son pendant les spectacles. Quelles dispositions avez-vous prises pour prévenir de tels désagréments ?

Il y a un aspect que nous ne maîtrisons pas. Pour ce qui est des spectacles dans les mairies, nous travaillons avec les Brasseries du Cameroun, et au camp Sonel, avec le matériel de M. Assene Nkou. Nous prenons tous ces problèmes en considération. Cette année encore, nous sommes obligés de travailler avec les Brasseries qui nous apportent le matériel logistique et les musiciens, pour ce qui est des spectacles délocalisés qui sont difficiles à mener.

L'objectif de ce festival est la promotion du bikutsi. Mais depuis quelques années, vous invitez des artistes qui ne chantent pas dans ce registre-là. Pourquoi ?

Nous ne sommes pas fermés. Nous essayons de nous ouvrir pour que les artistes d'autres obédiences copient le bikutsi, parce que le bikutsi marche. Nous disons : arrêtons-nous et développons le bikutsi pour qu'il nous défende au niveau international.

Le Festi bBkutsi est à sa 12ème édition. Jusqu'ici, quel bilan pouvez-vous en faire ?

C'est un bilan positif. Le Festi Bikutsi a révélé Sally Nyolo au Cameroun, en 1998. Elle était connue à l'international, mais pas encore au Cameroun. Aujourd'hui, nous essayons de sortir du bikutsi que l'on disait porno. Nous disons aux jeunes : écrivez des textes éducatifs. Il faut que les gens comprennent que le bikutsi peut nous amener loin et ne plus se laisser fragiliser par les musiques étrangères.


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