samedi 26 février 2011

Cinéma : 6 films camerounais au Fespaco

Débuté ce jour, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou s’achève le 05 mars prochains.

La grand-messe du cinéma africain débute samedi, le 26 février prochain, à Ouagadougou au Burkina Faso. Parrainée par l'historien congolais Elikia M'Bokolo, elle est placée sous le thème « Cinéma et marchés ». Plusieurs cinéastes camerounais prendront activement part à cette 22ème édition du Fespaco, comme membre de jury ou avec des films en compétition.

Jean-Pierre Bekolo est l'un des sept membres du jury des films longs métrages. Aucun film camerounais n'est inscrit dans cette catégorie où « Un homme qui crie » (92mn, 2010) du Tchadien Mahamat Saleh Haroun est donné favori. Par contre, deux films camerounais sont inscrits dans la catégorie court métrage. Il s'agit de « La métaphore du manioc » (15mn, 2010) de Lionel Meta, réalisateur installé aux Etats-Unis, et « Noces de coton » (15mn, 2010) de Gérard Désiré Nguele Amougou qui vit à Yaoundé, où il dirige la maison de production Tropic films. Le premier met en scène un chauffeur de taxi, Colo, qui transporte une cliente vers l'aéroport. Hystérique, elle lui raconte la longue suite de ses malheurs. Le second raconte le premier anniversaire de mariage d'un couple, des noces de coton, qui vont s'avérer fatales pour le mari.

Emile Abessolo Mbo, comédien lui, fait partie du jury du film documentaire. Dans cette catégorie, deux films de Camerounais sont en compétition : « Ein leben mit der duldung » (une vie avec tolérance) d'Appolain Siewe, journaliste et scénariste vivant en Allemagne. Ce film (46 mn, 2010) retrace le parcours de Betty, une Angolaise qui vit depuis 18 ans en Allemagne sous le statut d'immigrée en instance de rapatriement. Car, même si elle y travaille, elle peut être rapatriée à tout moment et sans préavis.

Par ailleurs, François Woukoache, cinéaste et producteur aujourd'hui installé au Rwanda, préside le jury des films Tv/vidéo. Dans cette catégorie, la vidéo « Un africain en hiver » (9mn, 2010) de Clément Ndzana et Paulin Dadjeu, est en compétition avec autres 23 projets. Elle raconte l'histore de Malick Samba, un sans-papier vivant en Occident. Après deux ans de vie commune, va-t-il épouser Josiane, sa concubine blanche, pour avoir enfin les papiers ? Dans la catégorie panorama long métrage, « Wamba » (106mn, 2009), un film de Yves Tchouta. Dans un ghetto de Nairobi, le sida fait des ravages. Certains pointent la sorcellerie du doigt et décident d'en découdre avec Wamba dont le père et la mère sont décédés du sida dans la même journée.

Hors compétition, « Sawa, Douala la belle » (26mn, 2009) de Martin Nganguem Kandem, qui raconte un retour au pays, figure dans la liste des documentaires africains Acp, mise en œuvre par le secrétariat du groupe des États Afrique, Caraïbes et Pacifique, d'après les informations contenues dans le catalogue du Fespaco 2011.

En rappel, jusqu'ici, Jean-Pierre Dikongue Pipa est le seul Camerounais à avoir remporté l'Etalon de Yennenga, le Grand prix du Fespaco, avec « Muna Moto » en 1976.

Stéphanie Dongmo

dimanche 20 février 2011

Goddy Leye est mort


Le plasticien camerounais s'est éteint le 19 février dernier des suites d'une courte maladie, à l'âge de 45 ans.

La nouvelle s'est répandue dans les milieux de l'art contemporain camerounais comme une traînée de poudre samedi matin: Goddy Leye est mort! Le plasticien s'est éteint dans la nuit de vendredi à samedi derniers à l'hôpital de district de Bonassama à Douala, suite à une courte maladie.

De son vrai nom Godfried Kadjo, Goddy Leye est né le 24 novembre 1965. Entre 1987 et 1992, il se forme à l'école de Pascal Kenfack, artiste et historien de l'art. Entre 2001 et 2002, Goddy Leye va approfondir sa formation aux Pays Bas. Il commence sa carrière comme plasticien et, petit à petit, évolue vers d'autres formes d'expression: la photographie, l'installation et la vidéo. En 2003, Goddy Leye crée l'espace Art Bakery à Douala, qui accueille des artistes du monde entier en résidence de création.

samedi 19 février 2011

Photographie : Palmarès Word press 2010


La Sud-africaine Jodi Bieber a remporté le premier prix pour le portrait d'une Afghane défigurée par des talibans.


Publiée en première page de Time Magazine le 1er août 2010, la photo de la Sud-Africaine Jodi Bieber a remporté le premier prix des World Press Photo Awards 2010 dans la catégorie "Portraits". Elle montre l'Afghane Bibi Aisha, dont le nez et les oreilles ont été coupés par les talibans qui lui reprochaient d'avoir quitté la maison de son époux.

Deux photographes de l'Agence France-Presse ont également été récompensés pour leurs reportages, les Français Olivier Laban-Mattei et Christophe Archambault obtenant respectivement le premier prix dans la catégorie "Information générale" et le troisième prix de la catégorie "Nature". Olivier Laban-Mattei a été récompensé pour un reportage à Port-au-Prince après le tremblement de terre de janvier 2010 en Haïti. Sur l'une de ses photos, prise à la morgue d'un hôpital de la ville, un homme jette le corps d'un enfant sur un tas de cadavres. Christophe Archambault a quant à lui été récompensé pour une série de clichés du volcan Bromo, sur l'île de Java, surmonté d'un épais nuage de cendres.

Le jury a par ailleurs attribué une mention spéciale à une série de douze photos prises par les mineurs chiliens restés bloqués pendant 69 jours à 700 mètres de profondeur dans la mine San Jose. Le nombre record de 108.059 photos avait été soumis pour l'édition 2010 au jury, qui a récompensé dans neuf catégories 56 photographes de 23 nationalités différentes.

Source: Afp

mercredi 16 février 2011

Livre : A l'école de la polygamie


Dans son premier roman, Dajïli Amadou Amal raconte les attitudes que quatre femmes musulmanes ont adopté pour mieux partager un mari.

C'est avec une pointe de regret que le lecteur referme ce roman de 134 pages, tant l'histoire qu'il raconte est saisissante. Publié chez Ifrikiya, «Walaande, l'art de partager un mari» revient sur un thème éculé : la polygamie dans une famille musulmane. Mais Djaïli Amadou Amal est parvenue à le renouveler avec brio en racontant l'existence de quatre co-épouses qui, de manière surprenante, décalée et personnelle, vivent leur quotidien fait de patience, de secrets et de non-dits nécessaires pour traverser le temps et survivre aux épreuves.

Sakina est la dernière épouse. Elle travaillait dans un banque lorsqu'elle a accepté d'épouser Oumarou, un riche commerçant de Maroua dont elle était amoureuse. Depuis lors, sa vie se résume à attendre son «walaande», son tour pour coucher avec son mari. Mais en secret, elle prend la pilule pour ne plus enfanter. Nafissa, la troisième épouse, est la plus jeune, la plus fragile aussi. Mariée à 14 ans à un homme qui l'intimide, elle n'a jamais pu s'adapter dans son foyer. Elle est amoureuse d'un médecin, qui deviendra son amant. Djaïli, la seconde épouse, est rongée par la jalousie. Son temps, elle le consacre à concocter des coups bas pour nuire à ses co-épouses et à consulter des marabouts pour envoûter son mari. Aïssatou, la «mère de la maison», a épousé Oumarou alors qu'il n'était qu'un pauvre commerçant. Au fil des années, elle l'a vu s'enrichir et s'éloigner d'elle. Meurtrie, elle a développé une patience à tout épreuve.

Au milieu de ces quatre femmes, Oumarou, le coq de la basse cour, est aussi seul que malheureux. Ses épouses et ses enfants ne sont que des ombres qui peuplent sa vie, pire, des loups qui le dévorent à petit feu: Aissatou l'intimide par son calme, Djaïli le fatigue avec sa jalousie, Nafissa a peur de lui, Sakina s'est éloignée de lui, ses enfants lui sont étrangers.

Et c'est de ces enfants que viendra la révolution. La vie en apparence tranquille de cette famille bascule le jour où Oumarou décide de marier trois de ses enfants sans leur consentement. Le fils vole l'argent du père et s'enfuit avec une de ses sœurs, tandis que l'autre fille se laisse mourir de chagrin. La famille éclate. Désarmé, Oumarou doit affronter ses épouses en colère et plus solidaires que jamais.

Dans ce roman aux relents autobiographiques, Djaïli Amadou Amal dénonce les discriminations faites aux femmes. Pour rendre cette accusation moins ennuyeuse, elle a mis un point d'honneur à tracer les limites de l'univers de ses héroïnes, à raconter la banalité de leur humanité, pour, enfin, prendre le lecteur par les sentiments. Au détour, elle a révélé un sujet trop souvent passé sous silence dans la littérature camerounaise: la solitude affective des hommes, en général, et du polygame, en particulier.

Comme certains de ses personnages, Djaïli Amadou Amal a refusé de rester enfermé dans la concession d'un polygame. Après Maroua, la diplômée en gestion commerciale est aujourd'hui installée à Douala, où elle prépare un second roman.

Stéphanie Dongmo

Djaïli Amadou Amal
Walaande. L'art de partager un mari
Editions Ifrikiya
Collection Proximité
Yaoundé, septembre 2010
134 pages, prix: 3000Fcfa

mardi 15 février 2011

Livre : Là où je t'emmènerai...


L'écrivain camerounais Hervé Madaya et le photographe français Georges A. Bertrand viennent de publier un ouvrage illustré, qui est un appel au voyage.


Un écrivain et un photographe, deux cultures et deux talents qui se rencontrent pour donner naissance à un recueil de textes illustrés. « Le bleu de mon regard » du Camerounais Hervé Madaya et du Français Georges A. Bertrand vient de paraître aux éditions Créations en France. Ce sont, en tout, 19 textes courts, qu'accompagnent 18 photographies argentiques en noir et blanc.

Les écrits de Madaya sont des confidences adressées à ami invisible et partout présent. Le narrateur raconte les petits bonheurs de la vie, comme l'odeur âcre de la terre battue après une ondée. Il raconte l'enfance, quand les pieds nus et insouciants courent dans les rues poussiéreuses du village. Mais il raconte aussi le drame, avec des nuits peuplées de pleurs d'enfants, des nangabokos qui violent des jeunes filles et des enfants-soldats qui tirent sur d'autres enfants. Les mots sont terribles pour décrire les dérives d'une société en crise : « J'ai douze ans, je sais faire le ménage, la vaisselle, les travaux champêtres et la lessive pour une famille qui en retour [...] m'enverra peut-être à l'école un jour... » Chez Madaya, l'horreur n'est jamais loin : «Bikissou se retrouve seule avec son beau-père [...] Il descend son pantalon, en sort son sexe et l'oblige à la sucer. ''Suce, Bikissou ! Tiens-le avec tes petites mains''. Quand elle reçoit le liquide aigre dans sa bouche, elle peut enfin rejeter la tête en arrière et le cracher sur son menton ». Révoltant! Un sentiment que l'écriture délicate de Madaya, qui semble caresser les mots, ne réussit pas à taire.

Sur la première de couverture du livre, l'écrivain darde sur le monde un regard mélancolique aussi bleu que le kaba dont certaines femmes se revêtent en signe de deuil, et qui cache mal toutes les passions qui sommeillent en lui et qu'on a eu l'occasion de voir bouillonner dans son premier roman, « Sur les traces de Säer » (Ifrikiya, 2009). Sa plume, plus qu'un mode d'expression, est une manière d'être. Il y met son talent, l'essence de son être.

Toutes les photos, ou presque, parlent le même langage : celui de la pauvreté, de la débrouillardise, du dur labeur. L'objectif de Georges A. Bertrand, auteur de plusieurs ouvrages photographiques réalisés dans des pays arabo-musulmans, a capturé des instants précieux, simples et anodins au Cameroun, qu'il a immortalisés. Comme les textes, ils sont intimistes, remplis de poésie et de chants.

« Le bleu de mon regard » invite au voyage, à l'amitié et au dépassement de soi, en même temps qu'il prône un monde où des enfants seront protégés et aimés. Odile Tobner, veuve Mongo Beti, qui signe la préface, affirme que terrible sera le jugement des pseudo-élites et des étrangers prédateurs qui, « jouissant de tous les attributs du pouvoir, n'ont pas su ni les protéger ni leur forger un avenir fier et indépendant ».

Hervé Madaya et Georges A. Bertrand dédicacent leur ouvrage en mars prochain à Yaoundé.

Stéphanie Dongmo


Hervé Madaya (textes)

Georges A. Bertrand (photographies)

Le bleu de mon regard

Éditions Créations

Paris, 2010

Prix : 5000Fcfa

Médias : Joly Koum à la Conac


Le journaliste, qui était jusqu'alors directeur de l'Information à Canal2, a démissionné pour rejoindre la Commission nationale anti-corruption.

Depuis lundi 7 février 2011, Joly Koum a pris fonction à la Division de la prévention et de la communication de la Commission nationale anti-corruption (Conac), au palais des congrès à Yaoundé. Le lendemain, 8 février, d'après nos sources, il a déposé une lettre de démission par exploit d'huissier à la direction générale de Canal 2 international à Douala, où il était jusqu'alors directeur de l'Information. Joint au téléphone hier, Emmanuel Chatue, le directeur général de la chaîne de télévision, a dit ne pas être au courant de cette démission. Quant à Joly Koum, il n'a pas souhaité s'exprimer sur la question. Nos sources laissent entendre que les deux parties se réservent le droit de recourir à un arrangement.

Avant cela, Joly Koum, qui a travaillé à Canal 2 pendant sept ans, avait demandé un congé, qui lui a été accordé, du 7 au 28 février 2011. A la fin de l'émission « Canal presse » édition du 6 février, il a dit au revoir à ses téléspectateurs et annoncé que David Atemkeng allait le remplacer durant son absence. La semaine dernière, David Atemkeng a été nommé coordonnateur de la rédaction de Yaoundé. Le journaliste recruté en août 2010 à Canal 2 reprend aussi les rênes des émissions présentées par Joly Koum, « Canal presse » et « Parole d'homme ».

La démission de Joly Koum vient marquer la fin des relations souvent tendues entre le journaliste et sa hiérarchie à Canal2. L'on se souvient qu'en juillet 2010, il a été suspendu d'antenne pour trois mois, suite à une édition de « Canal presse » au cours de laquelle les panélistes avaient critiqué la douane camerounaise, partenaire de Canal 2. Joly Koum vient ainsi gonfler les rangs des journalistes employés à la Conac, parmi lequels Benjamin Fouda Effa, Guy Roger Eba'a et Zacharie Ngniman, un ancien de la Crtv, qui dirige d'ailleurs la Division de la prévention et de la communication.

Stéphanie Dongmo

dimanche 13 février 2011

Un film sur Alpha Blondy


"Alpha Blondy, un combat pour la liberté" retrace la vie et l'œuvre de la star du raggae africain.

"Alpha Blondy, un combat pour la liberté", un documentaire de Dramane Cissé et Antoinette Delafin, vient de sortir. Ses réalisateurs dressent le portait du pionnier du reggae africain âgé de 60 ans, et qui compte plus de 30 ans de carrière. La vie de Seydou Koné, de son vrai nom, est retracée à travers des interviews. Le film n'est pour autant pas une hagiographie. L'artiste a accepté d'y évoquer des facettes moins glorieuses de son parcours : la drogue, le passage en hôpital psychiatrique... Controversés également, ses incessants changements de camp politique.

Alpha Blondy a été successivement anti, puis pro-Houphouët-Boigny. A sa mort, en décembre 1993, il soutient son successeur, Henri Konan Bédié, dont il contestera ensuite le concept xénophobe d‘ «ivoirité », pour se tourner vers son rival, Alassane Ouattara, comme lui, musulman du nord et cible de cette politique. Mais, lors de l’élection de 2000, le chanteur appuie la candidature de Laurent Gbagbo, alors que l’opposant est le seul candidat de poids retenu contre le général Gueï. Soutien renouvelé, rappelle le film, lors de la campagne pour l’élection présidentielle de 2010, même s’il a, depuis, appelé son « frère Gbagbo » à reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara. Devant la caméra, en guise de justification de ces revirements, Alpha Blondy dit suivre un conseil d’Houphouët-Boigny qui lui aurait dit un jour: « Pourquoi nages-tu à contre-courant, c’est plus facile de nager avec le courant pour avoir droit de cité ».


mercredi 9 février 2011

Laminou Tilimdo : Cinéaste touche-à-tout


Scénariste, acteur, réalisateur, monteur et producteur autodidacte âgé de 39 ans, il compte une dizaine de films distribués dans le grand Nord.

« Soureyya » (52mn, 2010), un film de Laminou Tilimdo projeté au Festival international du film mixte de Ngaoundéré en janvier 2011, a été récompense du 1er Prix du court-métrage. Acclamé par le public, ce film tourné en français est le dernier de la longue liste d'œuvres réalisées par le jeune autodidacte de 39 ans, qui cumule toutes les casquettes de la chaîne de production d'un film : scénariste, acteur, réalisateur, monteur, producteur et bientôt distributeur.

D'aussi loin qu'il se souvienne, Laminou Tilimdo a toujours rêvé de faire du cinéma. En 1998, il intègre une association d'artistes de l'Adamaoua. Ensemble, ils se lancent dans la production des films en fufuldé: "Yaadou bee dabare" et "Wada wasmita" sortent la même année. C'est le début de la carrière de réalisateur et de monteur de Laminou Tilimdo. Mais le jeune homme voit grand. Il écrit, réalise et produit "Sey gedal" en 2003 et "Alkawal" en 2004. Sortis en Dvd et Vcd, les films sont distribués via les boutiques de Ngaoundéré. Aussitôt piratés, on les retrouve dans les principales villes de l'Adamaoua, du Nord et de l'Extrême-Nord, et jusqu'à N'Djamena, au Tchad. Si l'argent ne rentre pas, Laminou Tilimdo, et surtout, les acteurs de ses films, acquièrent de la notoriété auprès du public.

En 2005, Laminou Tilimbdo écrit, joue, réalise et monte le film "Mal Djamba", tourné en trois parties de 60mn en fufuldé et sous-titré en français. "Les films en langues locales sont très bien accueillis par le public. Mais je veux donner une chance à mes films de s'exporter au-delà du grand Nord", explique-t-il. Le film, bien que vendu à 1000Fcfa, est piraté. "Les distributeurs sont les premiers pirates. De plus, ils ne reversent pas toujours l'argent des Cd vendus", se plaint Laminou Tilimdo.

En 2008, le cinéaste pluriel écrit, réalise et produit "Djannatou" et en 2009 "Djoonde Douniya". Echaudé par la piraterie, il se garde bien de les sortir en Dvd. Mais le problème de fond demeure. "Il faut trouver comment récupérer les dépenses engagées dans la production d'un film. Puisqu'il n'y a pas de salles de cinéma, nous sommes en train de réfléchir à une nouvelle forme de distribution. Je vais relancer la production des films en home video quand j'aurais mis sur pied un réseau de distribution personnel", prévient-il.

Laminou Tilimdo fait face au manque de financements: "Il n'y a pas de mécène, ni de sponsor; les distributeurs ne sont pas fiables; il n'y a pas de diffuseur ; aucune salle de cinéma". Pourtant, il en est sûr, "nous avons le potentiel. Ce qui nous manque c'est un cadre qui permette une bonne définition des rôles. Car, il n'est pas sain d'être à la fois acteur, scénariste, réalisateur, monteur, producteur. C'est dangereux, à la limite, car, on n'a que son regard qui n'est pas forcément critique pour ses oeuvres", déplore-t-il.

Stéphanie Dongmo



mardi 8 février 2011

Sociladra : l'Assemblée générale renvoyée

Le duel entre Elise Mballa Meka et Hubert Mono Ndjana n'a pas eu lieu, le quorum des membres n'ayant pas été atteint samedi dernier à Yaoundé.

L'Assemblée générale (Ag) élective de la Société civile des droits de la littérature et des arts dramatiques (Sociladra) a été renvoyée à une date ultérieure. Daniel Ndo, le rapporteur du comité électoral, a expliqué que le quorum des membres n'a pas été atteint. Sur 1339 artistes, seuls 271 ont été dénombrés samedi dernier dans la salle du Palais des congrès qui abritait la séance, en présence du secrétaire général du ministère de la Culture, Manaouda Malachie, et de la présidente de la Commission permanente de médiation et de contrôle (Cpmc), Paulette Mvomo. « Le statut de la Sociladra indique que l'Ag ne délibère que si la moitié des membres est présente », en l'occurrence 670 artistes, a-t-il ajouté. Le duel entre Elise Mballa Meka, la présidente sortante du conseil d'administration et candidate à sa propre succession, et Hubert Mono Ndjana, l'autre candidat déclaré, n'a donc pas eu lieu. Ce qui n'a pas empêché les accrochages entre les deux camps.
24 artistes venus du Bamenda et 16 autres de Bafoussam se sont vu refuser l'accès à la salle, leurs noms de figurant pas sur la liste des électeurs. Après concertation, les deux candidats vont mettre sur pied une commission chargée d'évaluer la situation. Celle-ci va finalement autoriser les artistes du Nord-Ouest à prendre part aux travaux, sur présentation des orignaux de leurs certificats de dépôt. La même mesure ne sera pas appliquée aux artistes de l'Ouest. La commission estime que l'en-tête de certains certificats de dépôt, pourtant dûment signée et cachetée par le délégué régional, n'est pas assez claire.
Au sortir de l'Ag avortée, Hubert Mono Ndjana a laissé entendre que la liste des électeurs a été gonflée : « Je m'étonne de ce qu'en deux mois, les effectifs de la Sociladra sont passés de 830 à près de 1300 membres. Cette une tricherie d'enfant, car, maintenant, il n'y a assez d'hos, pour que cette Ag soit organisée de manière consensuelle ». En réponse, Elise Mballa Meka a affirmé: « On a présenté toutes les listes au comité électoral et à la Cpmc et elles ont été vérifiées. Chaque nom sur la liste correspond à un dossier, même si le dossier est vide, car c'est aussi ce qu'on a hérité de l'ancienne équipe dirigeante ». Sur la question des noms ne figurant pas sur la liste des électeurs, elle affirme que celle-ci a été publiée à la Sociladra et les artistes pouvaient faire des réclamations.
L'Ag élective sera organisée dans les délais prévus par les statuts, c'est-à-dire un mois, a dit la Pca sortante. Et d'ajouter : « Beaucoup d'artistes n'ont pas pu se déplacer, faute de moyens. Il faut les sensibiliser pour qu'ils prennent leur responsabilité ».
Samedi, les journalistes n'ont pas eu accès à la salle des travaux. Les forces de l'ordre postées à l'entrée ont affirmé n'avoir reçu aucun ordre allant dans ce sens.
Stéphanie Dongmo

mercredi 2 février 2011

Culture: Le compte d'affectation sera révisé


Ama Tutu Muna l'a annoncé cette réforme lundi à Yaoundé, au cours de la cérémonie de présentation des voeux.

Lundi dernier, le ministre de la Culture, Ama Tutu Muna, a reçu les voeux de nouvel an du personnel du ministère de la Culture (Mincult), des responsables des organismes sous tutelle, des sociétés de gestion collective des droits d'auteur et droits voisins, de même que des associations d'artistes et des entreprises culturelles.

Dans son bilan, le secrétaire général du Mincult, Manaouda Malachie, a énoncé les grandes réalisations de l'année écoulée. Au rang desquelless la mise à l'étude de la Commission nationale des Arts et Lettres et du Compte d'affectation spéciale, en vue de leur réaménagement; l'acquisition d'un car podium et la construction du nouveau siège du Mincult. Le bâtiment qui se trouve derrière le Musée national est ouvert depuis lundi, 31 janvier, et les services du Mincult ont déménagé.

Dans son allocution, Ama Tutu Muna a déroulé le programme 2011 de son département ministériel. Une année qui commence dans un "contexte de contrainte budgétaire" et de déficit du personnel (le besoin est d'environ 300 employés), a-t-elle insisté. Au rang des priorités donc, l'application de la législation sur le dépôt légal; la mise sur pied d'un comité de contrôle des activités subventionnées au titre du compte d'affectation spécial. Le Mincult va également plancher sur "l'épineux problème" de la perception du droit d'auteur (lire La pointe du Jour). Quand au Festival national des arts et de la culture (Fenac), Ama Tutu Muna a proposé qu'il se tienne en 2012.