mercredi 6 avril 2011

Cinéma: Les prévaricateurs de la presse


Le film « 139... Les derniers prédateurs » de Richard Djif est un appel à la liberté des médias en Afrique.


Le 13 décembre 1998, la presse africaine reste sans voix face à l'assassinat du journaliste burkinabé Norbert Zongo. Richard Djimeli Fouofié, alors étudiant, est sous le choc. Lui qui aspirait à écrire un roman sur la déontologie journalistique décide dès lors de faire un film sur les exactions envers les professionnels du « plus beau métier du monde ». Le 21 octobre 2003, le meurtre du journaliste de Rfi, Jean Hélène, à Abidjan, le conforte dans ce projet. Après plusieurs années de tâtonnement, il finit par rassembler assez d'argent pour se lancer dans le cinéma, et prend pour nom d'artiste Djif. Péniblement, le tournage et la post-production sont bouclés. Le film a été présenté à la presse le 30 mars dernier à Yaoundé.
Richard Djif avait tout pour faire un film acceptable: un sujet intéressant et d'actualité, des acteurs ayant une certaine expérience (André Bang, Jacobin Yarro, André Bomo Bomo) et prêts à tout donner. Mais le film a péché par une direction d'acteurs complaisante et inexpérimentée. Ecrit, réalisé et produit par Richard Djif, qui y tient également le premier rôle, « 139... Les derniers prédateurs » nous entraîne dans un pays imaginaire d'Afrique, Le Chimpanz. Dans ce pays où la démocratie est un « luxe » et le journalisme un « métier de trop », règne, depuis 139 ans, un dictateur nommé Grand papa Ndem. Malgré l'environnement hostile, un journaliste de Radio frontières illimitées, John Hélézong, qu'accompagne son cameraman, décide de faire son métier envers et contre tout. Il échappe aux griffes des hommes de Grand papa Ndem et même du prédateur Nirien, opposant entré en rébellion. Grâce à Black, le conseiller du chef de l'Etat, Nirien n'accèdera pas au pouvoir à la mort tragique de Grand papa Ndem, laissant ainsi la place à l'espoir.
Ce long métrage de 1h29mn, tourné en numérique, est un roman ouvert que l'on lit au fur et à mesure des pages. Il trahit toutes les aspirations de son auteur : ses rêves d'écriture, sa passion pour le journalisme et son amour pour Radio France internationale.
Stéphanie Dongmo

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