dimanche 16 octobre 2011

Cinéma : Un silence qui vaut de l’or

The Artist, le film du Français Michel Hazanavicius, est sorti en France le 12 octobre. Un clin d’œil de talent au cinéma muet des années 1920.

Michel Hazanavicius n’avait pas de mots assez forts pour raconter ses fantasmes de réalisateur. Alors, il a gardé le silence. The Artist, son dixième film, est en noir et blanc. Mieux encore, il est muet. Le film a du caractère. Il raconte les destins croisés de deux acteurs à Hollywood en 1927. George Valentin (Jean Dujardin) est un acteur muet à qui tout sourit. Peppy Miller (Bérénice Béjo) est une figurante qui le regarde avec des yeux d’amour. Leur relation va changer le jour où le cinéma parlant va entrer à Hollywood par la grande porte. George est mis au placard, tandis que Peppy monte, jusqu’à devenir la nouvelle coqueluche de Hollywood.

Une scène du film avec Jean Dujardin et Bérénice Béjo. Magistral!
Le fossé qui se creuse de plus en plus entre George et Peppy est magnifiquement mis en scène par Michel Hazanavicius. Sur une séquence, ils se croisent dans un escalier. George, habillé d’un costume sombre, a le regard vague et le sourire crispé. Peppy, habillée de blanc, est placée en haut de l’escalier et le domine d’une tête. Eblouissante de beauté, elle est souriante et enthousiaste. Croquis du cinéma muet sur le déclin, qui emporte avec lui ses rêves et ses stars, tandis que le cinéma parlant, tout nouveau et donc tout beau, a son avenir devant lui. George va passer par trois étapes : la gloire, la chute et la rédemption, car il sera sauvé par l’amour. Ces étapes sont aussi celles du cinéma muet, à qui le réalisateur et scénariste donne aujourd’hui une certaine renaissance.
Stéphanie Dongmo, à Paris

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