dimanche 20 novembre 2011

Alain Mercier : « Yannick Noah n’est pas camerounais »

Pour la 7ème fois consécutive, Yannick Noah a été désigné « personnalité préférée des Français ». Comment comprendre ce succès?

Yannick Noah a un double parcours de sportif et de chanteur. Il a marqué les gens, il est quand même le seul Français qui a gagné Roland Garros (en 1983, ndlr). Aujourd’hui, il réunit les jeunes qui ne l’ont pas connu comme joueur de tennis à travers ses chansons. Il a toujours dit ce qu’il pensait, sans jamais se ranger dans un parti politique, bien qu’il ait été sollicité. C’est un type sympa qui va au bout de ses idées. En plus, il est métis et donc représentatif d’une société qui est de plus en plus mixte. Etre personnalité préférée des Français n’implique pas grand-chose pour lui. Cela lui fait plaisir, mais il n’a jamais rien fait pour cela.

Vous dites dans votre livre que Yannick Noah n’est pas Africain, bien qu’il se réclame comme tel. Pourquoi ?

Il est Français. Il est né en France, il a vécu en Afrique entre 3 ans et 11 ans. Yannick Noah n’est pas Africain, il n’est pas Camerounais non plus, même s’il reste très attaché à l’Afrique. Il y retourne souvent, son père y vit. Il dit qu’il a l’impression d’être proche de certaines croyances africaines, comme le fait de croire que Simon, son grand-père décédé, lui parle. Il veut que ses enfants aillent au Cameroun, mais Joakim, qui est Suédois, Américain et Français, n’y va pas. Les Noah disent que cette diversité est une richesse.

Sur le plan méthodologique, comment avez-vous travaillé ?

J’avais déjà eu l’occasion de faire des sujets avec les Noah quand j’étais à « Libération » et à « L’Equipe ». Cela n’a pas été possible de rencontrer Yannick Noah, mais j’ai rencontré des gens qui le connaissaient, comme son ancien agent. J’ai rencontré Zacharie chez Yannick en France, il dit parfois des choses incohérentes. J’avais rencontré Joakim deux fois l’année dernière, en Europe et aux Usa. J’ai eu accès à des images télé, j’ai travaillé avec des documents d’archives.

Propos recueillis par S.D, à Paris

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