jeudi 29 décembre 2011

Adama Dahico : Un candidat... peu sérieux


Le comédien et humoriste est candidat malheureux à la présidentielle 2010 en Côte d’Ivoire, sous la bannière du parti Dromikan, qui signifie parole d’ivrogne. Il était au Cameroun il y a quelques jours. 

« Si tu veux accéder au paradis, n’emprunte pas le chemin de la politique ». Cette citation, tirée de son livre « Le Politrien », Adama Dahico l’a posté sur son site officiel comme la blague du jour. Tournant le dos à cette recommandation dont il est pourtant l’auteur, il s’est présenté, en « candidat indépendant de la volonté du peuple », au premier tour de la présidentielle en octobre 2010 en Côte d’Ivoire. 

En 1997, l’humoriste, comédien et écrivain a créé le concept du Doromikan (parole d’ivrogne en malinké). L’année dernière, il en a fait « le premier parti politique d’humour en Afrique ». Sa devise ? « Rire pour éviter le pire ». Son slogan ? « Asseyons-nous, buvons et discutons ». Son siège ? « Au domicile de son président fondateur ». L’article 2 des statuts de ce parti stipule que « le président doit s’abstenir de toute boisson alcoolisée. Seulement une coupe de champagne tous les six mois ». Désormais, les spectacles d’Adama Dahico sont appelés meetings, ses spectateurs militants et les tickets d’entrée aux spectacles cotisations. Toutes choses qui ont donné aux électeurs l’impression d’un candidat peu sérieux. « Nous sommes plaisants, mais nous ne sommes pas des plaisantins », réplique Adama Dahico. 

Pour justifier sa candidature, l’humoriste, en séjour au Cameroun dans le cadre de la 10ème édition de La Nuit des imitateurs (20 et 22 décembre à Yaoundé et Douala), explique : « L’élection de 2010 en Côte d’Ivoire était un scrutin de sortie de crise. Pour répondre aux besoins de la majorité silencieuse, j’ai accepté de porter la tenue d’homme politique. C’était une occasion d’utiliser l’humour pour faire passer des messages. Je voulais aussi être le troisième fils d’immigré à être président de la  République, après Nicolas Sarkozy et Barack Obama » [ses parents sont d’origine malienne, ndlr]. En sa qualité d’artiste, il a donné à la culture une place de choix dans son programme politique. Pour lui, « quelqu’un qui a une vision culturelle, c’est quelqu’un qui a le sens du partage, qui travaille pour le peuple ». 

Né le 10 mai 1968 à Abidjan, Adama Dahico est le fondateur du Festival international du rire d’Abidjan (Fira) et directeur général des productions du Doromikan. Titulaire d’un Brevet d’études du premier cycle (Bepc), il compte 23 ans de carrière artistique. En politique, il n’entend pas s’arrêter à là. « J’arrêterai de faire de la politique quand les hommes politiques arrêteront de jouer la comédie », assène-t-il. Mais les municipales et les législatives ne l’intéressent pas. « Je serai encore candidat à la présidentielle », dit celui qui se considère plus comme un acteur du développement que comme un politicien. En attendant, il s’est autoproclamé président de la Republik afrikaine du Doromikan. 

Stéphanie Dongmo

Ambition : Ces artistes qui convoitent le pouvoir


Michel Martelly, Youssou N’Dour, Adama Dahico, Wyclef Jean, musiciens et comédiens africains et haïtiens, ont exprimé leur désir d’être président de la République, avec plus ou moins de succès.


Le musicien sénégalais Youssou N’Dour pourrait bien être candidat à l’élection présidentielle au Sénégal en février 2012. Il a avancé la date du 2 janvier prochain pour annoncer officiellement sa décision de se présenter ou non à ce scrutin. Mais déjà, Rfi rapporte que son avocat, Mbaye Jacques Ndiaye a retiré, lundi 12 décembre, un dossier de candidature pour lui. S’il est candidat, Youssou N’Dour sera le quatrième artiste et troisième chanteur à vouloir accéder à la magistrature suprême en Afrique et aux Caraïbes, après Adama Dahico en Côte d’Ivoire, Jean Wyclef et Michel Martelly en Haïti.

Youssou N'Dour 

 
Youssou N’Dour est né en 1959 à Dakar, d’un père ouvrier et d’une mère griotte. Le chanteur de Mbalax est aussi un homme d’affaires avisé. Dès l’âge de 24 ans, il est le propriétaire d’un club qui emploie musiciens et managers. « L’enfant chéri de Médina » lance, le 1er septembre 2010, sa chaîne de télévision, Télévision futurs médias, à Dakar. Il a aussi créé une fondation qui porte son nom. « Je veux, avec ma musique, rompre le silence des enfants qui souffrent en contribuant au renforcement des capacités des familles et des communautés », dit l’artiste engagé. 


 Adama Dahico 

 En 2010, le comédien et humoriste ivoirien d’origine malienne, Adama Dolo, de son nom d’artiste Adama Dahico, âgé alors de 42 ans, annonce sa candidature à la présidentielle ivoirienne. Il est parmi les 14 candidats du premier tour du scrutin le 31 octobre 2010, avec  Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié. Son slogan ? « Le rire pour éviter le pire ». Le candidat indépendant ne passera pas le premier tour. Il est classé au 11ème rang. Mais il ne regrette rien : « j’ai voulu lancer le message selon lequel on peut partir de rien pour être quelque part », déclare-t-il.
Pour lui, rien n'est perdu. L'humoriste espère toujours rebondir lors d'un prochain scrutin. 


 Wyclef Jean

Acteur de cinéma, producteur, chanteur et star internationale du hip-hop, Wyclef Jeannelle Jean a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle en Haïti en août 2010. Mais il s’est vu stopper dans son élan, sa candidature ayant été rejetée par le conseil électoral parce qu’il ne remplissait pas la condition d’avoir vécu cinq ans consécutives dans le pays. L’ex-chanteur des Fugees a alors soutenu la campagne de Michel Martelly. Né en Haïti en 1972, Wyclef Jean a été élevé à New York. En 2005, il créé la fondation Yele avec lequel il appelle à la mobilisation pour soutenir Haïti, après le séisme du 12 janvier 2012.




Michel Martelly
Michel Martelly,musicien, président de la République, Haiti
On le surnomme Sweet Micky (Micky le doux) ou Tet Kalé (Boule zéro en créole). Michel Joseph Martelly, 50 ans, est musicien et compositeur. Chanteur iconoclaste, il a commencé sa carrière solo en 1988, avec la sortie de l’album « Ou la la ». Sweet Micky est aussi, depuis le 14 mai 2011, le 56ème président de la République en Haïti. Sa campagne électorale s’est faite sous la bannière du parti « Repons Peyizan », la réponse des paysans en créole. Michel Martelly a créé, en 2008 avec sa femme, une fondation d’aide aux démunis. Novice en politique, il a rapidement gagné la sympathie des jeunes en quête de changement.

Pour devancer les critiques de personnes qui pourraient trouver prétentieuse l’ambition d’un artiste pour la présidence de la République, Youssou N’Dour affirme : « il n’y a aucune école où on apprend à devenir président ». 

Stéphanie Dongmo

mercredi 28 décembre 2011

Médias : De nouveaux responsables au Jour


Le quotidien a revu son organigramme depuis le 28 décembre 2011. 

Xavier Luc Deutchoua, directeur du mensuel Le Point du Jour
Stéphane Tchakam, directeur de la rédaction du quotidien Le Jour
Jules Romuald Nkonlak, rédacteur en chef du quotidien Le Jour
 
Hier, 28 décembre 2011 à Yaoundé, le directeur de la publication du Jour, Haman Mana, a procédé à des nominations au sein du quotidien d’informations générales. Jules Romuald Nkonlak, précédemment rédacteur en chef adjoint chargé de l’actualité, devient rédacteur en chef. François Xavier Luc Deutchoua, précédemment rédacteur en chef, devient directeur du Point du Jour, un poste créé. Autre poste créé, celui de directeur de la rédaction, confié à Stéphane Tchakam, précédemment grand reporter au Jour. 

D’après Haman Mana, la nomination d’un directeur du mensuel Le Point du Jour a pour but de relancer cette publication, « dans sa teneur et dans sa tenue ». La direction de la rédaction, explique-t-il encore, s’est imposée face à la croissance en personnel et en vision. Stéphane Tchakam est le premier responsable éditorial du journal. Il devra assurer des fonctions managériales qui vont du management des ressources humaines et matérielles au volume commercial et publicitaire. Il répond aussi du titre. 

La société éditrice Le Jour Sarl compte deux publications : Le Jour quotidien et Le Point du Jour. Les ambitions du journal pour 2012 sont grandes : « Renforcer notre positionnement, avoir l’information la plus fraîche et la plus complète, et tenir la place de Yaoundé, comme nous l’avons fait depuis la création du Jour », le 17 septembre 2007, affirme Haman Mana. 
Stéphanie Dongmo  

Littérature : Atangana Mebara se livre

« Lettres d’ailleurs », le livre de l’ex-Sg/Pr présenté le 27 décembre à Yaoundé, sera dédicacé demain 29 décembre au Tribunal de grande instance du Mfoundi.

La famille Atangana Mebara entoure le Cardinal Christian Tumi. En robe longue, son épouse Marie-Brigitte.


Jean-Marie Atangana Mebara était absent à la présentation officielle de son ouvrage, « Lettres d’ailleurs » (15 décembre 2011, L’Harmattan), hier à Yaoundé. Jusqu’à l’arrivée du préfacier de l’ouvrage, le cardinal Christian Tumi à 16h45, les supputations allaient bon train : viendra-t-il, ne viendra-t-il pas ? Le public, qui a fait le plein de la salle Denis Pryen de la librairie L’Harmattan, était composé de journalistes, enseignants, amis et parents de l’auteur. Pas l’ombre d’un de ses anciens collègues membres du gouvernement. 

« On ne les a pas invité pour ne pas les embarrasser », explique Marie-Brigitte Atangana Mebara, son épouse. Est-ce aussi pour ne pas embarrasser le régisseur de la prison centrale de Yaoundé, où il est en détention provisoire depuis le 6 août 2008, qu’Atangana Mebara n’a pas demandé une permission pour se rendre à ce qui était annoncé comme la dédicace de son livre ? Romuald Tchuisseu, le modérateur de la cérémonie, a annoncé la vraie dédicace le jeudi 29 décembre 2011 au Tribunal de grande instance du Mfoundi, où Atangana Mebara comparaîtra à partir de 11h dans l’affaire de l’avion présidentiel. 

Avec pour sous-titre « Dévoilements préliminaires d’une prise de l’Epervier au Cameroun », « Lettres d’ailleurs » (15 000Fcfa) est « le livre-évènement de cette fin d’année au Cameroun », dira, d’entrée de jeu, Romuald Tchuisseu. Dans sa note de lecture, le journaliste Valentin Siméon Zinga a essayé d’humaniser l’auteur en signalant ses doutes, ses craintes, la confession de ses fautes et erreurs. « Pour Roger Mondoue, le directeur de L’Harmattan au Cameroun, « l’auteur refuse de verser dans le vindicatif. Il ne s’agit pas pour lui de faire pleurer sur son cas, mais de susciter un débat franc », notamment sur l’opération Epervier et la justice camerounaise. Ce débat, il l’a lancé en sept chapitres qui sont autant de lettres adressées à sa famille, à ses amis et à des personnalités, parmi lesquels le Pr Anomah Ngu aujourd’hui décédé. Le seul destinataire de ces lettres présent à la cérémonie est le Pr Joël Moutlen, ami de l’auteur, souvent présent au cours des audiences.

Le Cardinal Christian Tumi a, pour sa part, parlé des trois rencontres qui ont contribué à lui donner une haute estime d’Atangana Mebara. Un discours qu’il avait déjà tenu à la suite de la visite qu’il lui a faite au cours d’une audience en mai dernier. La quatrième de couverture de l’ouvrage présente Jean-Marie Atangana Mebara comme un homme transformé. Ce que confirme sa femme : « Ces 40 mois de détention n’ont pas abimé cet homme ni intellectuellement, ni moralement, ni physiquement. Il est même devenu meilleur spirituellement ». Valentin Zinga ajoute que « Ces Lettres d’ailleurs sont des chroniques d’ici qui méritent d’être lues ».
Stéphanie Dongmo

Curriculum vitae de Jean-Marie Atangana Mebara
Né le 27 mars 1954 à Yaoundé
1984 : docteur 3ème cycle en économie de l’éducation
1986 : diplômé de l’Ecole nationale d’administration publique du Québec
1990 – 1993 : censeur titulaire pour le Cameroun à la Beac
 1991 – 1993 : administrateur et président du conseil d’administration de la SCB/Crédit Lyonnais
1994 – 1997 : directeur de l’institut supérieur de management public
1997 – 2002 : ministre de l’Enseignement supérieur
2002 – 2006 : SG de la présidence de la République
2006 – 2007 : ministre des Relations extérieures
Depuis août 2008 : incarcéré à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé.