mardi 13 mars 2012

Droit d’auteur : L’argent de L. Ponce et B. Decca bloqué


La Socam a lancé une répartition hier. Les deux artistes ne figurent pas sur les listes.


Lady Ponce en spectacle.
 Lundi 12 mars au siège de la Société camerounaise de l’art musical (Socam) à Bastos, à Yaoundé, il est 15h. Une dizaine d’artistes se bouscule devant un babillard de fortune installé à l’entrée de l’immeuble. Sur ce babillard figurent les noms des artistes qui entrent en répartition, pour le compte des droits d’auteur et droits voisins. 791 au total pour la région Centre-Sud-Est, pour des sommes allant de 2,5 millions FCfa à 25 000 FCfa, sur une enveloppe globale de 153 millions FCfa. Cependant, l’un des artistew à avoir régulièrement l’un des meilleurs pactoles ne figure pas sur les listes. Il s’agit de Lady Ponce, de son vrai nom Adèle Rufine Ngono. 

Sam Sévérin Ango, le chargé de la communication de la Socam, explique que cette absence est la conséquence de la sanction qui lui a été infligée le 7 mars dernier par le conseil d’administration. A savoir une amende de 1 million FCfa pour « propos désobligeants portant atteinte à l’image de la Socam ». « Les documents pour permettre à Lady Ponce de toucher n’ont pas été établis, son argent est gelé », dit-il. La situation est la même à la Socam à Douala pour Ben Decca. Odile Ngaska, la présidente du conseil d’administration de la Socam, annonce que les deux artistes peuvent introduire des recours auprès du conseil d’administration, jusqu’à 15 jours après la décision. En attendant, le paiement de leurs droits est suspendu. Passé ce délai, aucun recours ne sera plus possible et la sanction sera définitivement appliquée. En d’autres termes, Lady Ponce, dont le montant des droits s’élève à 1 200 000 FCfa, ne touchera plus que 200 000 FCfa. 

 Le lendemain de la décision la sanctionnant, Lady Ponce déclarait au Jour : « Mes avocats vont intenter un procès à la Socam pour vol et détournement des droits de Lady Ponce. C’est nous, les artistes, les employeurs de la Socam et non le contraire. C’est grâce à notre travail que la Socam fonctionne. La liberté  d’expression existe dans ce pays, on ne m’enlèvera jamais ma liberté de pensée. On a des soutiens, on attend la réaction du ministre des Arts et de la Culture ». D’après ses statuts, et notamment l’article 54 sur lequel la Socam s’appuie pour sanctionner, les peines sont les suivantes : blâme, exclusion, suspension, rétrogradation et amende allant de 50 000 FCfa à 100 000 FCfa. Pourtant, Lady Ponce et Ben Decca se sont vus infliger une amende de 1 million FCfa.
Stéphanie Dongmo

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