samedi 2 juin 2012

Littérature : Didierlaurent, prix Hemingway 2012

Le nouvelliste de la tauromachie a été distingué le 25 mai dernier, au cours de la Feria de Nîmes en France.
 Nimes, 25 mai 2012. Didierlaurent interrogé par le journaliste Claude Sérillon. A côté, Marion Mazauric, directrice des éditions Au Diable Vauvert et co-fondatrice du prix Hemingway.

Nîmes, 25 mai 2012. Il est 19h et la Feria (fête populaire annuelle centrée sur la tauromachie) bat son plein, à l’issue de la Corrida (course de taureaux consistant en un combat à l’issue duquel le taureau est mis à mort). Les populations de la vile et de ses environs festoient autour de concerts en plein air, en sirotant du vin et en mangeant de la paella (plat à base de riz). Au milieu des arènes, sur le sable fin, se déroule la cérémonie de remise du prix Hemingway 2012. Pour cette 8ème édition, le prix littéraire est décerné à Jean-Paul Didierlaurent.

Cet ingénieur informatique, habitant des Hautes-Vosges, avait déjà été distingué en 2010, après avoir été trois fois finaliste. Sa nouvelle intitulée « Mosquito » raconte l’histoire d’un musicien qui découvre la tauromachie. « Je suis très heureux de recevoir le prix Hemingway pour la seconde fois. C’est la nouvelle qui m’a amené à ce monde de la tauromachie que je ne connaissais pas. Cette année étrangement, j’ai vraiment eu le sentiment que je partais du monde de la tauromachie pour pénétrer dans celui de la nouvelle », affirme Didierlaurent.

Le jury présidé par la femme de lettres Laure Adler a eu à examiner plus de 200 textes dont la moitié en espagnol, venus de France et d’Espagne, mais aussi du Guatemala, de Colombie, du Venezuela, du Mexique, du Pérou, du Salvador, de l’Uruguay, d’Argentine, du Canada, des Etats-Unis et d’Italie. D’après le comité d’organisation, « les noces de la littérature et de la Feria sont fécondes. Jamais autant d’écrivains n’ont envoyé de textes. Force est de constater que cette année, la langue espagnole prend de plus en plus d’importance. Se prête-t-elle mieux au conte ? » L’année dernière, l’organisation du prix avait eu la surprise de recevoir des textes venus du Cameroun et du Burkina Faso, des pays où la culture de la tauromachie n’existe pas.

Car, le prix Hemingway récompense une nouvelle inédite construite autour de l’univers de la tauromachie, d’un écrivain ayant déjà publié une œuvre sur quelque support que ce soit. Il est organisé depuis 2004 par l’association Les avocats du diable, sur une idée de Marion Mazauric, directrice des éditions Au Diable Vauvert. Cette maison va publier, au cours de l’année, un huitième recueil de nouvelles qui rassemblera les 26 textes finalistes. Dès 2013, le prix Hemingway sera organisé conjointement sur deux places fortes de la tauromachie, Nîmes et Madrid, avec deux jurys distincts qui désigneront un lauréat par capitale, à partir de la même sélection internationale des finalistes.

Les autorités de la ville se félicitent de l’existence de ce prix, en ce 60ème anniversaire de la Feria. « En cette année de célébration de l’un des plus grand rendez-vous de tauromachie du monde, celui de Nîmes (si proche de Madrid…), saluons d’un brindis [geste de dédicace dans le monde de la tauromachie] fraternel le grand Ernest [Hemingway, 1899-1961] qui vécut avec tant de puissance sa passion taurine », déclare Jean-Paul Fournier, le maire de Nîmes.

Stéphanie Dongmo à Nîmes

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