mardi 31 janvier 2012

Marlyse Beté : « L’art de la marionnette est une thérapie »

La directrice du Festival international des théâtres d’ombre, d’objet des marionnettes et de clown parle de l’importance de la marionnette, mais aussi des difficultés liées à l’organisation et à la tenue de la 2ème édition du festival « Noel en marionnettes », du 13 au 16 décembre 2011 à Yaoundé. 

Marlyse Beté

Quel bilan faites-vous de la 2ème édition du Festival international des théâtres d’ombre, d’objet des marionnettes et de clown baptisé « Noël en marionnettes »?
Dans l’ensemble, le festival s’est bien passé. Nous avons fait un atelier de bricolage des marionnettes à papier qui a été animé par l’Anglaise Déborah Maurice. A la maison du parti de Nkoldongo, nous avons organisé  une exposition des marionnettes qui a reçu la visite d’environ 300 personnes, dans la journée du 17 décembre. A l’institut Goethe de Yaoundé, du 14 au 16 décembre, les artistes et professionnels de la communication ont échangé sur le thème : « Les technologies de l’information et de la communication au service de l’art de la marionnettes ». Tous les jours, il y a eu des représentations théâtrales à l’immeuble siège de la Cnps et les soirs à la maison du parti de Nkoldongo. Nous avons reçu une forte délégation d’artistes venus d’Afrique et d’Europe. Nous pouvons dire que ce bilan a été positif.
 
Quels sont les difficultés que vous avez eu à organiser ce festival?
Les difficultés ont été d’ordre divers:
1-    Le manque de sponsor et de financements adéquat.
Au niveau des subventions,  nous n’en avons pas obtenu, en quantité suffisante, pour pouvoir faire un festival dans des bonnes conditions. Les institutions avec lesquelles nous avions des négociations assez avancées ne nous ont signalé leur manque de fonds qu’une semaine avant le début de l’évènement.
Pour ce qui est du sponsoring, nous n’en avons pas obtenu à cause  du désintéressement des entreprises face aux projets artistiques.  
2-    La hausse brutale des prix de transport
Au moment de l’achat des titres de transport aérien, nous avons été confrontés à la hausse brutale des prix à cause des fêtes de fin d’année et du manque de vols suffisants sur le Cameroun. Pour cela, nous avons été obligés de réduire le nombre de compagnies invitées.
3-    Le retard de livraison des supports de communication.
La communication, quant à elle s’est mise tardivement en place, à cause, comme nous l’avons dit plus haut, des retards accusés dans la confirmation de leur participation, à quoi il faut ajouter la défaillance de l’imprimerie qui n’a pas respecté les délais de livraison.
4-    Le départ en congé des écoles
L’autre difficulté majeure rencontrée est celle du départ en congé des écoles. Etant notre public cible, nous n’avons pas pu faire de bonnes négociations avec les écoles. Celles-ci ne pouvant prendre des engagements pendant cette période, elles nous ont dirigé vers les parents d’élèves. Seules quelques écoles internationales, à l’instar de Academic School of Excellency et Amity, ont pris sur elles l’engagement de faire participer les élèves au festival.
5-    La tenue simultanée  dans la ville de Yaoundé de plusieurs autres évènements.
Dans ce même mois de décembre, se tenaient dans la ville trois autres festivals au rang desquels les Retic (Rencontre théâtrales internationales du Cameroun) et le salon international de l’entreprise (Promote), sans oublier les préparatifs de Yaoundé en fête (YA-FE). Cette multitude de manifestations à créé des difficultés au plan communicationnel d’une part, la difficulté des déplacements dans la ville, qui fait que le public adulte était partagé entre plusieurs spectacles et assez souvent confrontés aux embouteillages.
6-    L’inadéquation des salles aux conditions de représentations théâtrales.
L’absence de salle répondant aux normes de prestations artistiques nous a mis dans la difficulté la plus grosse à transcender. Hormis la salle de conférence de l’Institut Goethe, l’acoustique dans les autres salles était difficile à obtenir et les dispositions à transformer obligatoirement. Nous avons dû louer un matériel d’éclairage et de sonorisation appropriés pour donner de la valeur aux spectacles, surtout pour le théâtre d’ombre a besoin d’une salle totalement obscure et du matériel de bonne qualité. 
A cause de ceci, nous avons demandé la salle de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale qui nous a causé de nombreux préjudices, tant au plan moral que financier. Le 13  décembre s’est tenue dans la même salle à 10h du matin, le spectacle de lancement du festival par le GASCA Théâtre de Côte d’Ivoire.  Cette représentation a vu la participation de  145 enfants des écoles internationales et de trente adultes.

Mais la cérémonie d’ouverture, prévu à la salle de la Cnps, a été délocalisée au denier moment…
Alors que nous préparions la cérémonie d’ouverture solennelle du festival, notre régisseur a dévissé une chaise afin de placer le castelet de Madame Adama Bacco du Togo. Une responsable de la Cnps a qui cela n’a pas plu, a mis toute l’équipe technique qui y travaillait dehors, a fermé la porte et s’en est allée, éteignant son téléphone portable. Toutes nos tentatives de recherche de solutions à ce problème n’ont pas suffit à la ramener. Plusieurs invités, au rang desquels l’ambassadeur de Tunisie, le représentant résident de Médecins  Sans Frontières et une vingtaine de représentants des organisations internationales présents à Yaoundé, ont dû partir. Finalement, l’ouverture officielle s’est tenue à la maison du parti de Nkolndongo. Informé de la situation, le supérieur hiérarchique de la dame suscitée nous a à nouveau ouvert les portes le lendemain.
 
Quelles ont été les conséquences de cet incident sur la suite du festival ?
L’incident a créé le doute chez nos invités qui ont préféré ne plus venir à toutes les représentations qui se passaient dans cette salle. Par conséquent, pendant le reste du festival dans cette salle, le public arrivait par petites poignées de personnes et les autres préféraient se diriger vers la maison du parti de Nkolndongo en soirée.
Pour ce qui est de la maison de parti, nous devrions parfois attendre qu’un mariage programmé dans la salle soit célébré avant de donner nos représentations. Pour contourner cette difficulté, nous nous sommes installés dans la cour où toutes les représentations se sont faites et par conséquent, elles étaient toutes gratuites.
Ces différentes attitudes des administratifs nous montre quelle est la place qu’on donne à la culture dans ce pays. Apres l’incident de la CNPS, j’ai eu très honte pour la première fois d’être Camerounaise.
 
D'où est venu le financement du festival ?
Nous avons obtenu le soutien financier de l’Organisation Internationale de la Francophonie, ainsi que du ministère Camerounais des Relations extérieures, que je tiens à remercier. Pour le reste, nous avons été obligés de nouer plusieurs partenariats et de nous servir des cotisations de nos membres [de l’association Bana ba Africa, ndlr].
 
On a noté quelques couacs. La salle de la Cnps pas toujours disponible. Comment l'expliquer?
L’indisponibilité de la salle de la CNPS traduit à suffisance le fait que la plupart de camerounais ont tous une bouche, mais pas de parole. Nous étions supposés occuper cette salle pendant tout le festival, mais il se passe là-bas qu’il y a beaucoup de rois qui  en font ce qu’ils veulent, ou alors la CNPS elle-même organise des réunions dans la salle alors qu’elle sait bien l’avoir mise à la disposition des autres. Mais ces attitudes, pour moi, sont des sonnettes d’alarme comme pour nous demander de construire des salles de spectacle. Alors, je regrette leurs actes. Mais je leur pardonne, car ils n’ont rien compris à la chose culturelle et ce n’est pas eux l’autorité compétente pour la création des espaces culturels.

Quelle est la place de la marionnette dans la culture au Cameroun?
Jusqu’à présent, ces différents arts sont encore ignorés du public camerounais. Pourtant, pour les enfants, la marionnette et l’art du clown sont une bonne attraction. Ces arts devraient   participer à l’éducation, à l’épanouissement et au développement de l’enfant. Par ses traits de caricature et d’humour, la marionnette et le clown sont de véritables anti stress et permettent à ceux qui y vont d’être plus efficaces dans leurs activités. Les théâtres d’ombre et d’objet nous plongent dans un univers de rêve, totalement inconnu, où  tout a la parole : animaux, objets et autres. Au final, ces différents arts sont d’abords des thérapies pour toutes les couches sociales et pour tous les âges. Malheureusement, ici, peu de gens vont au spectacle. 
Bien que coûteux, ces arts sont de véritables vecteurs d’éducation et de formation dans les activités post et péri scolaires. On pourrait par exemple tourner des films des marionnettes ou d’objet, monter des pièces de théâtre dans le même ou s’en servir pour l’éducation civique et l’apprentissage des différentes leçons, aux enfants, à partir de l’école maternelle.
 
Quel est l'objectif du festival « Noel en marionnettes » ?
Le Festival international des théâtres d’ombre, d’objet des marionnettes et de clown, « Noël en marionnettes », vise à promouvoir et à vulgariser les arts de la marionnette, du clown du théâtre d’ombre ainsi que du théâtre d’objet. Il se donne pour objectif, entre autres, de donner à nos enfants des spectacles de qualité, de donner aux jeunes la culture du spectacle, d’amener les jeunes vers les salles de spectacle au lieu des débits de boisson, de permettre aux jeunes des couches sociales défavorisées d’assister aux spectacles et de créer un lien de proximité entre le public et les arts de la marionnette, du clown du théâtre d’ombre et d’objet.
 
Quelles perspectives pour la prochaine édition?
La réalisation  de l’acte deux  de « Noël en marionnettes » nous donne l’espoir de parvenir un jour à un très grand évènement, fédérateur et générateur de revenus pour tous les concernés. Pour y parvenir, il faudra désormais :
-    Tenir compte du Salon international de l’entreprise (PROMOTE) qui absorbe l’intérêt de toutes les entreprises susceptibles de nous épauler,
-    Programmer les spectacles dans les écoles,
-    Trouver un espace approprié pour l’exposition,
-    Animer des ateliers des marionnettes et de clown dans les écoles pour intéresser au mieux les enfants,
-    Faire une exposition encore plus large, qui ne se limite pas aux seules compagnies invitées ; mais aussi aux marionnettistes venant d’horizons divers, non programmés,
-    Décaler le colloque de l’exposition. Les deux activités pourraient se succéder de manière rotative au fil des éditions,
-    Mettre un accent sur la formation des troupes africaines afin qu’elles aient des créations convaincantes tant quantitativement que qualitativement,
-    Veiller à ce que toutes les disciplines que nous pratiquons soient effectivement présentes pour la partie festival.
A long terme, nous souhaitons créer un atelier permanent de fabrication des marionnettes de toutes sortes, atelier pouvant générer des revenus pour les artistes Nous souhaitons aussi créer des pièces et films de marionnettes et surtout, créer, au Cameroun, un centre national de la marionnette et un musée de la marionnette.
Propos recueillis par Stéphanie Dongmo

dimanche 29 janvier 2012

Le Cinéma numérique ambulant naît au Cameroun

L’Assemblée générale constitutive de cette association camerounaise de cinéma mobile s’est tenue le samedi, 28 janvier 2012 à Yaoundé.

28 janvier 2012 à Yaoundé - Cameroun. La jeune et dynamique équipe du CNA Cameroun pose après l'AG constitutive.


L’Association camerounaise du Cinéma numérique ambulant, dite CNA Cameroun, est née. Elle a été créée samedi dernier à Yaoundé, au cours d’une Assemblée générale constitutive qui a réuni une quinzaine de personnes au siège du CNA Cameroun, au quartier Emana.

A l’unanimité, l’Assemblée générale a adopté les statuts de l’association, après amendements. Un conseil d’administration a été élu. Il a, à son tour, élu les membres de son bureau exécutif composé de : présidente : Stéphanie Dongmo, journaliste ; secrétaire général : Richard Pipa, assistant technique et trésorier : Mbouobouo Mama, réalisateur documentariste. 

Le CNA Cameroun entend commencer ses activités dans les prochains mois. Il fait partie du réseau international des Cinéma numériques ambulants (CNA) créé en 2001. Le CNA a pour activité principale la diffusion des films africains en milieu rural et dans les quartiers défavorisés des villes. Il s’adresse à des populations qui n’ont pas accès à la culture et particulièrement au cinéma, et contribue ainsi à leur désenclavement social et culturel. En privilégiant les milieux ruraux, le CNA va à la rencontre d’un public concerné par le cinéma africain.

Ses séances de projections sont non payantes et se font en plein air. Ces soirées sont, avant tout, un moment de divertissement et de sensibilisation pour le changement de comportement. Ainsi, le CNA s’inscrit dans un processus de développement participatif. Pour ce faire, l‘association dispose d’un véhicule adapté aux conditions de terrain, d’un groupe électrogène silencieux, d’un lecteur Dvd, d’un vidéo projecteur et d’un important fonds de films africains de qualité dont les droits d’exploitation ont été payés. Car, outil culturel au service des populations et aussi des artistes, le CNA est contre le piratage des films. Cette salle de projection ambulante donne également une seconde vie aux œuvres cinématographiques après l’exploitation commerciale en salle et la programmation dans les festivals.

Grâce au soutien de ses partenaires, le CNA gère douze unités mobile de projection installées au Bénin, au Burkina Faso, au Mali, au Niger, en France, au Sénégal, au Togo et bientôt Cameroun. (Voir www.c-n-a.org)
S.D.

mercredi 25 janvier 2012

Cinéma numérique ambulant : vers plus de dynamisme

Les représentants de ce réseau de cinéma mobile se sont réunis du 17 au 21 janvier à Cotonou au Bénin avec des directeurs de la cinématographie de quatre pays, pour faire le point sur leurs activités.  

18 janvier 2012 à Cotonou, Bénin. Des représentant du réseau Cinéma numérique ambulant (Cna) posent.


Du 17 au 21 janvier 2012, les représentants du Cinéma numérique ambulant (Cna) du Burkina Faso, du Niger, du Bénin, du Mali, du Togo, de France et du Cameroun se sont réunis à Cotonou pour faire le point du partenariat entre la structure de coordination qu’est le Cna-Afrique et Africalia Belgium. Depuis 2009, cette coopération a aidé à la mise en place de la coordination du réseau Cinéma numérique ambulant en Afrique et au financement de plusieurs activités, dans le cadre d’un programme puriAnnuel 2009-2011.

Le Cna et les politiques culturelles des pays

La rencontre de Cotonou a également été l’occasion pour le Cna d’échanger avec les directeurs de la cinématographie nationale de quatre pays où il est implanté : Bénin, Burkina Faso, Mali et Niger. Les sujets abordés au cours de deux jours de travaux ont été, entre autres, la participation des Cna à la politique culturelle des pays et la question du droit d’exploitation des films. Il est ressorti des échanges que le Cna entretient déjà de bons rapports avec les directions de la cinématographie. D’ailleurs, au Mali et au Niger, le Cinéma numérique ambulant siège au conseil d’administration des directions générales de la cinématographie, en qualité de représentant des exploitants de films. Même si, pour le Cna, cette exploitation est à but culturel et non lucratif. « Tous les Cna ont été créés avec la caution des directions de la cinématographie et nos actions devraient rentrer dans le cadre de l’atteinte des objectifs de ces directions »,a rappelé Wend Lassida Ouédraogo, le coordonnateur du Cna-Afrique.

Pour concrétiser ce partenariat, le Cna-Afrique s’est ouvert aux directions de la cinématographie des pays où il est implanté. Dorothée Dognon, le directeur de la cinématographie du Bénin, a été désigné par ses pairs pour les représenter au conseil d’administration du Cna-Afrique. Pour Hema Djakaria, directeur général de la cinématographie au Burkina Faso, en diffusant des films en projection non payante, le Cna remplit une mission de service public et devrait, par conséquent, être soutenu par l’Etat.  Ybrah Ali Alain Damba, le directeur du Centre national de la cinématographie du Niger (Cncn), a abondé dans le même sens en déclarant aux représentants du Cna : « à partir du moment où le Cna intègre la politique nationale, il faudrait que l’Etat vous aide ». Moussa Diabate, le représentant du directeur général de la cinématographie au Mali, a assuré que « les pouvoirs publics s’engagent à appuyer cette volonté du Cna d’amener le cinéma aux populations défavorisées ».
L’autre question à l’ordre du jour  a été le droit d’exploitation des films. Christian Lambert, fondateur du Cna et président du Cna-France, a expliqué qu’en créant le Cna, il n’a jamais été question de pirater les films, mais de payer des droits. Wend L. Ouédraogo ajoute qu’en dehors des droits d’exploitation, le Cna Burkina Faso paie les droits d’auteur.

Petite histoire du Cna

Le Cinéma numérique ambulant est un réseau de cinéma mobile créé en France il y a une dizaine d’années. Depuis 2004, il s’est installé progressivement dans plusieurs pays africains à travers des associations de droit local : au Bénin, au Mali, au Burkina Faso, au Niger, et depuis peu au Sénégal, au Cameroun et au Togo, sous la coordination du Cna-Afrique, créé en 2008 avec  siège à Ouagadougou. Face à la fermeture des salles, le Cna s’est donné pour objectif la diffusion des films africains dans les régions où le cinéma n’existe pas. Le but étant de contribuer à l’accès du plus grand nombre au cinéma et de former le public à l’image. Le Cna gère actuellement 13 unités qui organisent des projections itinérantes en séances non payantes. Au Cameroun, le Cinéma numérique ambulant est cours de création. Les premières projections sont prévues pour le mois de février prochain.
Stéphanie Dongmo, à Cotonou. 

Spectacle : Valéry Ndongo à la conquête du Bénin

L’humoriste camerounais s’est produit à l’Institut français de Cotonou le 20 janvier dernier ; cinq jeunes béninois l’ont accompagné sur scène.

Valéry Ndongo sur scène avec de jeunes béninois.
 Au Bénin comme au Cameroun, Valéry Ndongo est resté égal à lui-même : en faisant rire le public. Et en suscitant, de manière plus subtile, des réflexions sur son thème de prédilection : les relations entre Blancs et Noirs, ou entre Europe et Afrique. Et c’est avec plaisir que l’on a retrouvé aussi James Black. L’acteur (et absolument pas le comédien) a offert une caricature des cinémas français, américain et chinois. Sur le cinéma africain, il est resté muet.

Dans ce sketch, Valéry Ndongo raconte ses souvenirs d’adolescent, de l’époque où il écumait les vidéo clubs de Mvog-Mbi et Mvog-Ada, des quartiers de Yaoundé. Et dans ces vidéo clubs, les films africains étaient rarement au programme, au contraire des productions chinoises, indiennes, américaines et même françaises. Car, le cinéma africain qui est relativement jeune (ce qui ne justifie rien), reste méconnu de la majorité des personnes qui constitue sa cible, c’est-à-dire les Africains. Cependant, il y a de l’espoir : « le cinéma africain a beaucoup d’avenir », espère-t-il.

Comme d’habitude au Stand up, Valéry Ndongo était accompagné de jeunes humoristes qu’il a formé dans le cadre d’un atelier, à l’invitation de l’Institut français. Cinq Béninois qui l’appellent affectueusement « coach ». Serge Zossou, Anicet Adanzounou, Jean-Louis Lokoussou, Jean-Louis Kedagni et John Fernand Diogo, alias Virus, cherchent encore leurs marques dans le genre. Certains étant moins talentueux que d’autres. D’après Valéry Ndongo, l’un d’eux sera sélectionné pour participer au Stand up night show, en mai 2012 à Yaoundé. C’est donc avec ce défi que les humoristes en devenir se sont lancés sur scène dans des thèmes comme l’exploitation des enfants, l’escroquerie financière et bien sûr l’amour.

A Cotonou, Valéry Ndongo n’était pas accompagné de Major Asse, son comparse avec qui il a créé le stand up night show. Un concept de one-man-show qui a, depuis, pris une dimension africaine. Cette semaine, l’humoriste engagé est à N’Djamena au Tchad, pour un autre spectacle avec des jeunes talents de là-bas.

Stéphanie Dongmo, à Cotonou 

vendredi 13 janvier 2012

Guide des festivals en 2012 au Cameroun

Une étude de l’Observatoire camerounais de la culture recense, en 2009, 157 festivals portant sur des genres aussi variés que le cinéma, la musique, la danse, le théâtre, le conte, la marionnette, la littérature, l’art contemporain, le patrimoine… L’absence de financement et la rareté des lieux de diffusion sont des difficultés communes à ces évènements qui occupent la scène culturelle.   


21 juin 2011 à l'entrée du Ccf. Des artistes fêtent la musique.



Ecrans noirs
Ecrans noirs 16ème édition, du 30 juin et 8 juillet 2012 à Yaoundé au Musée national, avec des projections délocalisées. Thème : « Cinéma et télévision ». D’après Bassek ba Kobhio, le fondateur de ce festival de cinéma, il s’agit de voir l’impact de la télévision sur le 7ème art. Au programme : rencontres professionnelles, ateliers de formation, remise des prix, montée des marches. www.ecrans-noirs.org
 
Fifmi
Le Festival du film mixte de Ngaoundéré se tient du 12 au 16 janvier, sur le thème « Regard critique ». Organisé par Arice Siapi, sous la houlette de l’association Action directe, il prévoit des projections itinérantes et un atelier sur la série télévisée. Objectif : la production et la consommation du cinéma local. Contact : fifmionline@gmail.com

Yaoundé tout court
Du 03 au 08 novembre se tiendra la 8ème édition de Yaoundé tout court. Ce sera aux instituts français et allemand. « Production et système D » est le thème du festival de court métrage dirigé par Frank Olivier Ndema. Gérard Désiré Nguele va y animer un atelier sur la production audiovisuelle. Contact : 79 28 58 49 / 99 92 44 32 / rific@hotmail.fr

Film israélien
L’ambassade d’Israël au Cameroun organise, du 17 au 21 janvier, à l’université catholique de Bamenda et à l’Institut français de Yaoundé, le Festival du film israélien. Les films qui seront projetés sont : « Gei Oni » (en présence de son réalisateur Dan Wolman), « Mr Baum » et « To take a wife ». Contacts : 22 20 16 44 / info@yaounde.mfa.gov.il

Abok i Ngoma
Sixième édition de la biennale internationale de danse et percussions Abok i Ngoma, du 24 au 30 avril à Yaoundé et à Douala. Thème : « On est ensemble ». Innovation : atelier sur le droit d’auteur à l’intention des administrateurs des compagnies et des journalistes. Direction artistique : Moukam Fokam, chorégraphe. Organisateur : Association Meka, que préside Elise Mballa Meka. Contact : 99 97 87 74 / abokingoma1@yahoo.fr

Corps e gestes
La 5ème édition de Corps e gestes se tient en septembre 2012 à Yaoundé et à Douala. Le festival de danse contemporaine que dirige Annie Tchawack connaîtra la participation du Danois Jeens Bjerregrad et du Français Farid Berki. Contact : BP 513 Yaoundé  99 65 73 64 – 76 34 29 68 / corpsegestes@yahoo.fr
 
Retic
La 20ème édition des Rencontres théâtrales internationales du Cameroun se tient en novembre 2012 à Yaoundé et Douala, avec l’Institut français comme partenaire. Cette édition sera spéciale car elle arrive l’année où Ambroise Mbia, son fondateur, célèbre ses 50 ans de carrière artistique et remonte sur les planches. Contacts : www.reticfestival.net / retic_cameroun@yahoo.fr

Fatej
Les enfants pourront rire des aventures de Bobo et Mangetou du 8 au 16 novembre à Yaoundé. Le Théâtre du chocolat, que dirige Etoundi Zeyang, organise le Festival africain de théâtre pour l’enfance et la jeunesse. Contact : theatrechoco@comic.com

Scène d’ébène
Festival de théâtre contemporain et de musique du monde, Scènes d’ébènes d’Afrique centrale se tient du 25 mai au 02 juin à l’Institut français à Yaoundé et à Douala. Invités de cette 8ème édition: Valérie Baran, directrice du Tarmac de la Villette, Etienne Minoungou, directeur des Recréâtrales et Ray Lema, musicien congolais. Fondateur : Tony Mefe. Directrice : Nathalie A. Njoya. 22 04 40 96 / ebenescene@yahoo.fr

Les Sons des vergers 
Le conteur Alpha Barry organise, en juin, la 2ème édition du festival de musique Les sons des vergers à Garoua. Il espère 2000 visiteurs au bout de trois jours. Alpha Barry : 99 19 90 91

Woila hip hop 
La 4ème édition du festival de danses urbaines, créé par Ebah Essongue Shabba, est prévue en décembre 2012 à Garoua, sur le thème « Culture urbaine et développement ». A l’affiche : Croquemort (Tchad), As Kotangbanga (Rca), Dj Bilik et Marsi (Cameroun). www.festivalwoilahiphop.skyrock.com

Choralies de Dschang
Joseph Noutenijeu organise la 2ème édition des Choralies de Dschang. L’annuel du chant choral se tiendra le 21 décembre 2012 à l’Alliance franco-camerounaise de Dschang. Thème du festival : « Emergence du chant choral ». Contact : 33 10 66 35 / afcdschang@yahoo.fr.

Festi-Bikutsi
Le Festi-Bikutsi 2012 se tiendra du 5 au 10 novembre au Camp Sonel d’Essos à Yaoundé. Thème de cette 14ème édition : « Comment faire pour assurer la formation des artistes au Cameroun ? » Il est prévu un atelier de formation sur le management et la gestion des artistes. Contact : 99 95 23 79 / reneayina@yahoo.fr

Le Kolatier
En novembre 2012, Douala renouera avec le marché des musiques d’Afrique, le Kolatier qui, depuis sa mue, fait définitivement la part belle à la musique du continent. Luc Yatchokeu 99 93 24 89

Le Carnaval de Douala
En prélude à la journée internationale de la femme, les rues de Douala intronisent les reines de la ville, tout en costumes et en couleurs, à l’occasion du Carnaval de Douala « Images de reines ». Made Jong 77 73 21 33

Ravy
La 3ème édition des Rencontres d’arts visuels de Yaoundé se tient du 02 au 08 avril à l’Institut français, au Goethe institut, à la bibliothèque nationale. La biennale créée en 2008 par Olivier Fokoua attend 25 artistes et 6 curateurs. Au programme : performances, vidéo d’art, street art, conférences et ateliers. Contact : 96 02 60 50 / palettesdukamer@yahoo.fr

Fiadems
La 9ème édition du Festival international des arts et du développement de la marionnette et de la sculpture se tient à Dschang et à Yaoundé du 5 au 9 juin. Thème : « Théâtre de marionnette et télévision». Le Fiadems a été créé en 2004 par Elisabeth Ngo Bassock. Contact : 22 72 84 71 / fiademasred@yahoo.fr

Noël en marionnette
Marlyse Beté organise la seconde édition du festival international des théâtres d’ombre, d’objets de marionnettes et de clown du 4 au 10 décembre. Au programme, un atelier de formation en administration des entreprises culturelles à destination des femmes. Contact : 99 37 58 41 / banabaafrica@gmail.com
 
Festac Medumba
En juillet à Bangangté, les 13 chefferies supérieures du Ndé et leur consœur de Bawock-Feungafa (arrondissement de Bali Nyonga dans le Nord-Ouest), donneront à voir leurs arts et leurs traditions. La première réunion préparatoire du Festac Medumba a eu lieu le week-end dernier, chez Marcel Niat Njifendji.

Nyang Nyang
La biennale des ressortissants Bafoussam va commencer en novembre 2012, pour s’achever en mars 2013. Objectif : former les jeunes aux coutumes. Pendant cette période, les jeunes « nyang nyang » (enfants en cours d’initiation) sèment la panique lors de leurs passages en ville.

 Ngouon
La date précise de la 544e édition du Ngoun, qui se tient cette année à Foumban, sera connue lors de la réunion du comité d’organisation, à la fin de ce mois. Occasion pour le peuple bamoun de revisiter son histoire. 

Tokna  Massana 
C’est à Bongor au Tchad que le peuple massa se donne rendez-vous pour la 6ème édition du festival Tokna Massana, en décembre 2012. Les débats vont porter sur le développement de l’agriculture et la pérennisation de la culture massa, sous la présidence de Loum Hinanssou Laina, adjoint au maire de N’djamena. Tokodi Lassou : 99.85.54.19

Festival Yelwata
Trois jours de festival, des humoristes, griots, lutteurs, cavaliers de fantasia, musiciens, cinéastes et danseurs traditionnels. C’est le menu de la 3ème édition du festival Yelwata, en décembre 2012 à Maroua 1er. Initié par cette commune d’arrondissement, il a pour thème : « La culture : socle du développement durable ». Hamidou Hamadou 97296824 / hamidoumai@yahoo.fr

Festival Kotoko
Prévue pour décembre 2011, la 2ème édition du festival des arts Sao et Kotoko a été renvoyée en avril 2012, faute de moyens financiers. Le président d’honneur, Ali Kirna,  dit avoir fait appel à tous les fils du Logone et Chari pour la réussite de cet événement. Contact : 22.29.42.22

Guma de Guider 
La 2ème édition, en avril 2012, sera celle du décollage. Pour cela, les promoteurs du festival Guma de Guider compte sur les amis de Guider, mais aussi sur les pouvoirs publics et les entreprises citoyennes. Albert Ndoufissa : 77.70.76.17

Festival Kanuri 
Un millier de festivaliers sont attendus au mois d’avril 2012 à Garoua pour la 6ème édition de la biennale des arts et de la culture Kanuri. Cette édition présidée par Abdoulaye Bidjissé porte sur le développement durable et l’avenir de la langue et de la culture kanuri.  

Festival Guiziga 
L’Association culturelle Guiziga (Acgui), depuis peu en hibernation, veut sortir de son sommeil en relançant le festival Guiziga. Pour Rébecca Djakaou, le festival, en décembre 2012, se tiendra à Moutourwa.

Fiatrap
Du 28 au 30 décembre 2012, le Festival international des arts et traditions peulhs se tiendra dans une ville de l’Adamaoua, sur le thème  « Peulh, éducation et pérennisation de la culture », sous la houlette d’El Hadj Dahirou Abiss.  

Festival de Guider 
La 2ème édition du festival culturel et touristique de Guider est prévu en avril, dans le chef lieu du département du Mayo Louti. Pendant trois jours, des rencontres et des conférences sur le devenir de la culture de Guider. Contact : 79 87 26 41 / 99 23 66 86

Festival Mousey
En trois ans, le festival des arts et culture Moussey s’est positionné comme un véritable cadre de concertation et de lobbying pour la classe politique et l’intelligentsia de cette partie du pays. Autour d’Amadou Vamoulké, son initiateur, ce peuple organise, en avril prochain à Gobo (Mayo Danay), une autre édition. Daniel Kalbassou 99.86.19.19

Festmoc-P
Le festival de l’art de la parole baptisé Les Moments conte-patrimoine, 13ème édition, se tient du 26 novembre au 1er décembre à Sa’a et à Nkongsamba. Au programme : contes à l’habitant et collectage de contes, légendes et épopées. Logmo I Léonard de Semnjock : 22 17 73 60 / 77 73 55 44 / carrconteurs@yahoo.fr

Cicack
Du 25 novembre au 1er décembre, Kribi sera, pour la 5ème année consécutive, le Carrefour international des cultures anciennes et contemporaines, sur le thème : « L’ancien et le moderne ». Le festival de France Ngo Mbock a pour objectif d’établir le pont entre la tradition et la modernité. Contact : 33 20 45 60 / cidib1@yahoo.fr

Mboa Bd
A l’initiative du Collectif 3A, la 3ème édition du Mboa Bd se déroule en novembre à Yaoundé, à l’Institut français, Africréa et au Clac de Mimboman. Objectifs du festival de bande dessinée présidé par Hervé Noutchaya : professionnalisation du genre, création d’un réel marché et promotion des productions locales. Contact : 96 44 60 10 / collectifatrois@yahoo.fr

Rado
La 3ème édition des Rencontres audiovisuelles de Douala se tient du 24 au 28 avril 2012. Le festival créé par Remy Atangana va abriter un marché international de film dans le but de promouvoir les œuvres audiovisuelles du continent africain. Contacts : 22 03 24 01 /  festival.tv.rado@gmail.

Dossier réalisé par Stéphanie Dongmo, Stéphane Tchakam, Adolarc Lamissia, Honoré Feukouo et Franklin Kamtche