mardi 25 juin 2013

Festival Ecrans noirs : le Cameroun à l’honneur

La 17ème édition se tient à Yaoundé du 29 juin au 6 juillet. Pour la première fois depuis plusieurs années, deux longs-métrages camerounais sont en compétition officielle.


Soirée d'ouverture Ecrans noirs 2012. Irène Bark, directrice du Goethe Institut, Bassek Ba Kobhio, promoteur du festival et Kim Guyen, réalisateur du film "Rebelle"


W.A.K.A de Françoise Ellong et Ninah’s dowry de Victor Viyuoh. Ce sont deux longs-métrages de fiction   retenus en compétition officielle aux Ecrans noirs. Ils viennent sauver l’honneur du Cameroun après plusieurs années d’absence en compétition officielle.

Le festival de cinéma Ecrans Noirs se tient à Yaoundé du 29 juin au 6 juillet, sur le thème « « Les nouvelles formes de production et diffusion cinématographique en Afrique : potentialités et limites de l’innovation technologique ». Cette 17ème édition fait la part belle aux productions d’ici en créant une compétition camerounaise. Dix films sont en lice dans cette catégorie. Notamment Calypso Rose, le documentaire de Pascale Obolo remarqué au Fespaco (2ème prix du documentaire). Quatre films viennent de Collywood, l’industrie du cinéma anglophone spécialisée dans la vidéo domestique. Des productions en anglais venues du Sud et au Nord Ouest, auxquelles les Ecrans Noirs donnent de plus en plus de place depuis 2010.

Les films camerounais s’imposent aussi dans la section documentaire avec des titres comme le très engagé Le dos de la veuve de Mary Noël Niba qui est par ailleurs responsable de la communication à l’ambassade du Cameroun à Paris. La section panorama leur fait largement la part belle avec 10 productions camerounaise sur 12.

Un cru prometteur
De manière générale, la programmation des Ecrans Noirs 2013 laisse présager un bon cru. On y retrouve des films qui ont fait leurs preuves dans les festivals importants. Notamment Les chevaux de Dieu du Marocain Nabil Ayouch, présenté à Cannes en 2012 ; La pirogue du Sénégalais Moussa Touré, Etalon d’or de Yennenga au Fespaco 2013 ; Même pas mal (Prix du documentaire au Fespaco 2013) de la truculente Nadia El Fani qui, malgré le cancer qui la ronge, continue à se battre contre les islamiste en Tunisie après le très célèbre Laïcité Inch’Allah ; Dialemi, le court-métrage de la Gabonaise Nadine Otsobogo (Poulain de bronze au Fespaco 2013) ; Rengaine de Rachid Djaidani, film tourné en neuf ans sans argent et salué par la critique à sa sortie en France en novembre 2012, et Du coq à l’âne dans la tabatière, un documentaire de Hermegilde Razafitsihadinoina primé aux Rencontres du film court de Madagascar, en avril dernier.

Pour Bassek Ba Kobhio, son promoteur, le festival Ecrans noirs est « une espèce de poche de résistance pour que les films africains les plus récents soient vus ». Le film d’ouverture cette année est Toile d’araignée du Malien Ibrahima Touré. Un film sur le mariage forcé qui a bénéficié d’une importante exposition médiatique, malgré ses imperfections techniques. 

Des projections dans les quartiers

Une projection du Cinéma numérique ambulant. 
Comme par le passé, les projections des Ecrans noirs se feront en salle (Institut français de Yaoundé, Institut Goethe, CNPS), et en plein air au Village du festival, sis au Boulevard du 20 mai. Mais l’innovation cette année est la décentralisation du festival dans les quartiers. 

Le Cinéma Numérique Ambulant (CNA) Cameroun organise à cet effet la projection des films en compétition au festival dans neuf quartiers de la ville de Yaoundé et ses environs, du mercredi 26 juin au vendredi 5 juillet, tous les soirs à partir de 18h : Mendong, Nlongkak, Soa, Mfandena, Biyem-Assi ; Nkoabang, Cité Verte, Melen et Anguissa. Le but de cette opération est de rapprocher les Ecrans noirs des populations, de créer et de fidéliser de nouveaux publics pour se festival.

Par ailleurs, en marge du festival, un Forum de films documentaires se tient les 2 et 3 juillet prochains à l’Institut Goethe de Yaoundé, sous le thème « La production et la distribution du documentaire à la télévision ». Organisée par l’Association des producteurs indépendants du Cameroun (APIC), cet atelier a pour but de trouver des solutions aux problèmes que rencontre la diffusion du documentaire de création.
Les Ecrans noirs bénéficient du soutien du ministère des Arts et de la Culture. En mars 2012, une convention a été signée entre les deux parties. Le festival a ainsi bénéficié d’un appui financé du gouvernement, à hauteur de 51 millions de Fcfa. Le montant du financement de cette année n’a pas encore été communiqué.  

Stéphanie Dongmo 

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