mercredi 18 septembre 2013

Mode : Imane Ayissi en toute liberté



C’est un homme svelte, à l’allure nonchalante et au port altier. Styliste camerounais à la renommée internationale, Imane Ayissi n’est pas très bavard. Il faut aller chercher les choses là où elles se trouvent, au fond de son cœur. Il a un avis tranché sur la mode au Cameroun, la vie et ses ressentis. Il évoque ses multiples vies de danseur, mannequin, conteur et styliste avec nostalgie. Il frissonne à l’évocation des privations qu’il a dû s’imposer et se consume de colère lorsqu’il compte ses morts. Mais c’est toujours avec humilité qu’il parle de ses carrières, de ses envies et de ses projets. Le détour en vaut la peine.
Imane Ayissi

Vous avez animé un atelier de formation de jeunes stylistes camerounais en juin 2013 à Yaoundé, à l’occasion du 3ème Forum des métiers de la mode et du design. Y a-t-il de l’espoir ?
De travailler avec les jeunes, c’est bénéfique pour eux comme pour moi. Je crois que davantage, je saisirai l’occasion de venir ici pour essayer de faire une éducation culturelle de la mode car il y a beaucoup de choses à faire. Il y a énormément d’ignorance par rapport aux métiers de la mode. Tout le monde sait tout et quand on fouille un peu, on voit qu’à la base, il n’y a rien. Et puis, quand on marche dans la rue, quand on regarde la jeune génération, on remarque qu’il y a quelque chose qui ne tient pas. 

La plupart des jeunes sont un peu perdus. Il y a une grosse rupture culturelle d’une génération à une autre,  un manque de connaissance sur qui nous sommes, l’histoire de nos pays, la mise en lumière de nos valeurs. Beaucoup de jeunes ne parlent même pas leur dialecte. C’est dramatique, je me demande ce qui se passe. Moi qui vis à l’étranger depuis plus de 20 ans, je parle couramment ma langue, l’ewondo, parce que c’est important pour moi. Dans le monde, et cela vaut pour tous les peuples, si on ne sait pas qui on est, d’où on vient, quelle est sa propre histoire, on n’est rien. 

Quel sentiment cela vous inspire ?
La mode est basée sur de vraies valeurs. Ce qui me choque ici c’est que beaucoup de femmes ont de faux cheveux. C’est le refus de son identité parce qu’on veut ressembler aux Européens, et en Europe, ça les fait rire. Tout ça, c’est un problème d’éducation. Qu’est-ce qu’on enseigne à l’école ? Qu’est-ce qu’on montre à la télé? Une personne qui grandit en regardant les telenovelas va donner  un prénom piqué dans une série à son enfant. J’ai vu des quartiers ici qu’on nomme Santa Barbara, le Koweit, est-ce que c’est normal ? Il y a des gens qui se sont battus pour le Cameroun dans tous les secteurs, il faut leur rendre hommage, c’est comme cela qu’on construit un pays. De la même manière, tout le monde veut s’habiller à l’Européenne. Retournons nous vers nos valeurs. Quand je créé, je fais un travail de recherche, c’est une manière de parler de nous. C’est pour cela aussi que mon travail a été reconnu par l’Institut français de la mode (IFM). L’éducation est importante pour que les gens sachent qui fait quoi dans la mode. Il faut respecter ceux qui étaient là avant nous, ils ont balisé le terrain. 



Vous avez le regard sévère de quelqu’un qui vit à l’étranger…
Au Cameroun aujourd’hui, il y a un esprit de facilité, à peine on plante le maïs qu’on veut le manger. On a envie d’arriver tout de suite, sans avoir travaillé. Les gens dans leur bureau tirent une tronche quand on leur donne du travail. Le travail, c’est aussi une éducation. Moi je suis né ici, j’ai travaillé ici et j’ai énormément souffert. Avec mes frères, on a travaillé au Ballet national et on ne nous payait pas. Ce n’est pas pourtant l’argent qui manquait. Mais je ne regrette pas, c’est l’école de la vie. J’ai été habitué à me démerder, je n’ai jamais reçu des aides, même pas de mon pays. 

Combien coûte Imane Ayissi ?
Comme mannequin, j’ai eu de la place au niveau international, je suis allé vers ce métier par amour et je crois que beaucoup ont apprécié ma manière d’être, ce qui m’a permis de faire 12 ans de carrière dans des maisons très importantes comme Dior, Lanvin, Cartier, Boucheron… Je ne peux pas donner un prix à mes prestations. Je coûte ce que je coûte et je reste ce que je suis. Je suis très discret sur l’argent. Quand on se respecte, même si on a beaucoup d’argent, cela ne s’affiche pas. Et c’est ça, la clé du savoir-vivre. La culture bling bling, ce n’est pas mon truc. L’argent, ça se respecte, surtout quand on a trimé pour. 

Combien de défilés de mode comptez-vous ?
Mon premier défilé de mode a été présenté à Paris en 1993. Depuis, je n’ai jamais raté de rendez-vous, je présente une ou deux collections par an. Aujourd’hui, je ne peux pas compter le nombre de défilés que j’ai fait. Moi, j’ai toujours été attiré par la haute couture, j’ai choisi de faire des vêtements de luxe avec beaucoup de travail à la base. Une robe qui me prend un mois à faire, je ne vais pas la vendre à 10 000 Fcfa mais on va en parler à partir d’un million, par exemple. La mode ne s’arrête pas au vêtement, c’est aussi l’architecture, les arts plastiques, le savoir-faire des artisans, l’histoire des pays. Et les prix vont se fixer en fonction des modèles. Je fais beaucoup de pièces uniques, des micros collections qui valent 3000, 4000 euros. J’ai fais aussi du prêt-à-porter sur du tissus basique à prix bas, genre des vestes à 800 euros. J’ai fait du grand public aussi pour la Redoute, avec des trucs pas chers à 71 euros. Quand on travaille dans le luxe, on vend du rêve. Et le rêve, ça ne se brade pas. 

Pourquoi ne commercialisez-vous pas vos créations au Cameroun ?
J’utilise des matières qui coûtent très chères, je sais qu’ici, ça marchande beaucoup et ça ne m’intéresse pas. Ceux qui ont des moyens ici préfèrent aller acheter du Cardin ou du Dior. Les gens sont complexés, il faut du temps pour leur enlever ça de la tête. J’ai un showroom à Paris qui est ouvert uniquement sur rendez-vous. Contact : imane-ayissi@imane-assiyi.com. Sinon, je place quelques créations dans des échoppes de luxe. J’en ai mis au Qatar, en Italie, au Japon. En Allemagne, j’ai été vendu aux galeries Lafayette de Berlin pendant toute une saison. C’est à nous de créer nos propres lobbying, de bâtir le monde du luxe africain. Cela commence par le respect de nos propres designers, les acheter et respecter leur image. Pour créer ce monde du luxe africain, il faut redonner confiance au peuple. Peut-on être un chef de famille et avoir peur de sa famille ? C’est la question que nos dirigeants doivent se poser en Afrique. 

Yaoundé, juin 2013. Photo Nicky Aina
Quel regard portez-vous sur la mode au Cameroun ?
Il y a beaucoup de talents ici. Or, quelqu’un qui n’a pas les moyens ne peut même pas faire un défilé correct. Et quand on parle de défilé, ça doit se faire dans de très jolies cadres, avec de très belles femmes parce qu’on vend quelque chose d’inaccessible. La mode a ses critères, il y a plein de choses à faire. Il faut que la robe tombe bien, que les finitions soient correctes, à moins que ce ne soit voulu. Mais quand c’est mal fait, ça se voit et c’est un non respect à soi-même, à la cliente et aux gens qui regardent ton travail.

Et sur le mannequinat ?
Pour moi, il n’y a pas de mannequinat au Cameroun tant qu’il n’y a pas une vraie structuration du secteur de la mode, des stylistes bien implantés. Ce serait faire les choses à l’envers. Il faut un syndicat qui organise le secteur, des défilés de mode réguliers, des journalistes de mode formés qui accompagnent ce travail.

Vous portez plusieurs casquettes, quel est le métier qui vous a apporté le plus de satisfaction ?
J’ai chanté un tout petit peu mais je trouvais que je n’avais pas une belle voix, donc, j’ai laissé la place à Chantal, qu’elle chante. Tous les métiers m’ont épanouie. La danse m’a beaucoup enrichit. J’ai fait la danse traditionnelle, d’ici et j’ai travaillé dans les ballets nationaux au Cameroun, au Sénégal et en Guinée, et après, j’ai commencé à faire du contemporain. Je danse toujours, j’ai beaucoup enseigné la danse dans de grandes structures comme Vinci. C’est une société qui a une salle de détente et j’y ai enseigné pendant six ans la danse africaine, la manière de se tenir, le port de tête. Le mannequinat et surtout la mode, ce sont des métiers qui m’ont beaucoup apporté. L’enrichissement que j’ai tiré de la pratique de tous ces métiers, on le voit dans mes créations. 

Comment qualifierez-vous le style Imane Ayissi ?
Je suis toujours dans le mouvement, la mise en valeur du corps sans surcharger la femme. Surcharger c’est très facile parce que ça cache plein de défauts. Mon travail est très précis, j’aime mettre en valeur les détails, j’essaie toujours de mettre la femme en avant. Donc, ce n’est pas la robe qui porte la femme, mais c’est la femme qui porte la robe et qui devient élégante. Pour les hommes, je fais du sur mesure sur commande alors que pour les femmes, je créé des collections entières.

Le style, ça se travaille. Aujourd’hui, l’IFM dit que j’ai un style assez pointu, très glamour mais en même temps très épuré et soft. On y retrouve l’Afrique sans utiliser le bling bling africain. J’essaie de mettre en avant les symétries, les courbes que l’on retrouve sur les statuettes africaines. C’est comme ça que j’ai essayé de construire un style, en restant toujours très soft tout en étant hyper élégant. J’aime travailler dans des couleurs uniques pour éviter la facilité. Ce côté très strict, très épuré me pousse à aller jusqu’au bout des choses parce que s’il y a une erreur, ça saute aux yeux. 

Comment et où vous ravitaillez-vous en tissus et accessoires ?
J’utilise beaucoup de soie, du coton, des dentelles, du bambou, de la mousseline, tous les tissus qui sont jolis. J’essaie de rendre certains tissus nobles comme le coton, dans la manière de construire le vêtement. J’achète les tissus et accessoires que j’utilise au gré de mes voyages. Le problème ici au Cameroun c’est que quand tu demande le tissu africain, on te sort des imprimés. 

Il y a quelques années, j’ai acheté du tissu à la Cicam pour faire des essais. Quand on a lavé une fois, tout a foutu le camp alors que j’avais un projet important pour toute une collection, pour montrer du tissu imprimé en Afrique. J’aimerais trouver des gens avec qui je travaille pour des tissus comme le ndop, sans qu’il y ait un problème de suivi. Si on veut faire toute une collection, c’est du métrage important. Parfois, ça n’arrive pas à temps, ou le tissage n’est pas régulier, ou il y a des tâches et plein de défauts sur le tissu, c’est problématique sachant que là-bas, tout est contrôlé et que quand on fait du luxe, ça doit être impeccable. On est obligé de retourner chez les Italiens, les Suisses, les Français. 

Pour vous, c’est quoi le mannequinat ?
Le mannequinat, ce n’est pas une question de beauté, ce n’est pas un concours de miss. Une Miss est une jeune fille qui doit être très belle, intelligente qui sait parler. Le mannequin n’a  pas forcément un très joli de visage, on recherche des gueules  pas très courantes, un port de tête de reine, beaucoup d’élégance et des mensurations précises. Mais en Afrique, on mélange tout. Dès qu’on te dit que t’es jolie, tu deviens mannequin et en plus, tu passe top model aussitôt. Top model, c’est un titre qu’on donne à quelqu’un qui a fait les grandes maisons de luxe, les couvertures de magazines importants, les publicités de parfum… 

C’est quoi être un mannequin noir en France ?
Imane, le mannequin
Moi je n’ai pas de problème par rapport à ma peau, je n’ai pas besoin de dire que je suis noir parce que j’en porte le maillot. Mais c’est à nous de nous faire notre place. Bien sûr, il y a le racisme, j’en ai vécu des choses mais ma vie ne s’arrête pas à ça, il y a des cons partout, ici comme ailleurs. Je sais ce que je veux dans la vie. Si ma peau ou ce que je suis ne plait pas aux gens, tant pis pour eux, ce n’est pas ça qui va m’arrêter.  

C’est dur de faire carrière en France, j’ai bossé là où les vraies choses se passent. La France est saturée, ce ne sont pas les mannequins qui manquent. Mais si les jeunes mannequins camerounais veulent venir, qu’ils viennent. Mais qu’ils aient les côtes solides. Dans une agence de mannequins, on prend deux, trois Noirs, pas plus. Beaucoup de boîtes de luxe le dise, le Noir, ça ne passe pas trop. Les filles de l’Europe de l’Est on beaucoup plus de place avec leur côté austère et très chic. 

Un retour au Cameroun est-t-il envisageable pour vous ?
Sincèrement, non. Je connais la mentalité de mon pays, j’ai déjà perdu toute une collection entière avec les chaussures et toutes les accessoires ici en 2012. Des malles ont été embarquées dans un avion de la Camair et ce n’est jamais arrivé. Je venais à un défilé organisé par Juliette Fotso et depuis ce jour là, même pas un coup de fil. J’avais trimé, j’avais les accessoires emprunté des maisons, et tout est perdu. Je suis rentré à Paris, c’ »tait terrible, ça m’a beaucoup marqué. J’ai refusé de porter plainte à la Camair pour ne pas salir l’image du Cameroun. Je n’ai jamais été dédommagé, j’ai laissé tomber. 

Le coup bas qui vous a le plus blessé ?
Le coup bas le plus tordu qui m’ait été fait ? J’étais booké chez Francesco Smalto. Je fais des essayages et le jour du défilé, je suis annulé, sans explication. Finalement, quelqu’un d’important dans la maison vient me siffler qu’il y a un modèle camerounais qui a peur que je lui fasse de l’ombre. J’ai menacé de faire un scandale et ils m’ont payé le double. Deux ans après, ils m’ont repris pour un défilé. 

Une anecdote marrante ?
A un défilé, on se lance sur le podium. Au bout, il y avait tellement de lumière qu’on ne voyait pas le fond du podium. Tous les mannequins, nous sommes allés s’entasser les uns sur les autres. Après, on  tout arrêté et on a recommencé. 

Comment êtes-vous arrivé à la mode ?
Adolescent, je faisais de la boxe comme mon père mais j’étais moins enthousiaste de prendre des coups dans la gueule alors que j’ai rien fait (rires). On a eu beaucoup de difficulté à une époque dans ma famille, ce qui fait que je n’ai pas pu continuer les études. Je me suis arrêté à l’école primaire. J’ai commencé assez tôt à danser et à travailler comme mannequin amateur ici au Cameroun, avant d’aller en Europe. J’ai bossé pour Blaz design, Made Jong, Jemann et tout cela m’a entrainé vers la création. Ma famille aussi a beaucoup joué. Ma maman [ Juliette Honorine Eyenga, Miss Indépendance Cameroun en 1960, Ndlr] défilait, ma sœur Chantal aussi était mannequin. Dans les magazines que ma mère ramenait, je voyais des femmes qui me faisaient rêver comme Katoucha [décédée en 2008, elle fut l’égérie de Yves Saint Laurent, Ndlr]. Plus tard, toutes ces femmes-là sont venues vers moi : la princesse Kamatari, Mounia, Katoucha. Je n’ai jamais fait son deuil. C’est quelqu’un qui me comprenait avant même que je ne parle. Quand elle est parti, j’ai trouvé que c’était injuste, un vrai gâchis.

En 1990, j’ai fais la tournée Saga Africa avec Yannick Noah, une très belle aventure qui a duré presqu’un an. J’allais souvent en France mais c’est à ce moment là que j’ai décidé de rester. J’ai été sans papiers pendant huit ans. C’est très dur et très dangereux, je ne le conseille à personne, je ne peux pas encourager l’aventure.
Je travaille e
ncore comme mannequin mais je n’ai plus le temps d’aller faire des castings et en plus, ça m’a saoulé. On m’appelle juste pour que je vienne défiler. Maintenant, quand j’arrive ici, je mange bien, le poisson braisé, le kwem ou la sanga. 

La souvenir le plus douloureux qui vous hante encore ?
Je n’ai pas non plus fait le deuil des quatre frères que j’ai perdu dont deux dans la catastrophe de Nsam Efoulan en 1998. Ce drame fait partie des choses que je ne pardonnerai pas au Cameroun jusqu’à la fin de mes jours, mais en même temps, je n’en veux à personne. Dans un pays comme le Cameroun, qu’un train qui transporte de l’essence traverse la ville sans aucune sécurité, ça me dépasse. Je suis amer jusqu’aujourd’hui, pas seulement pour mes frères mais pour tous ces gens qui ont été réduit en cendres. 

La place de la spiritualité dans votre vie ?
On nous dit que la vie a commencé en Afrique, berceau de l’humanité, mais en même temps, il n’y a pas un Dieu noir, ce qui est très drôle. Tous les Dieux que nous prions sont importés. Je ne veux pas être de ceux qui prient et qui toisent des inconnus dans la rue. Pour moi, il n’y a qu’un seul dieu. C’est la force de la nature, c’est moi, toi, le ciel, la terre, l’univers et ce qui l’habite. Dieu, c’est une force, une énergie. La vie, c’est un phénomène, on est là, on commence son voyage et quand il s’achève, on repart. On a l’impression que ça va durer une éternité alors que c’est très court. Il faut respecter la vie. Moi, suis né un 7 juin et je n’ai plus d’âge. Ce n’est pas important, car le temps, la vie, c’est dans la tête. Je n’ai pas peur de vieillir, la vie est faite ainsi, on naît, on grandit et on vieilli. Il faut profiter de l’instant et bien vivre.



Quels sont vos projets ?
Je travaille en ce moment sur une collection qui doit être présentée pendant la haute saison de la mode au mois d’août. J’ai beaucoup de boulot à faire, je vais me taper des nuits blanches… je suis aussi en train d’écrire mon troisième livre, toujours dans le registre des contes. J’aime bien la liberté, l’audace qu’on peut avoir dans les contes. Je les créé avec un peu de mon vécu, l’Afrique d’antan et du futur aussi, le monde dans lequel je vis à Paris. Plus tard, j’écrirai un roman autobiographique.

Comment arrivez-vous à écrire des livres alors que vous avez arrêté les études très tôt, à l’école primaire ?
J’ai arrêté les études très tôt mais j’écris des livres. Je crois que quand on ne connaît pas, il faut demander, c’est comme ça qu’on apprend et qu’on avance dans la vie. J’écris moi-même et après, ça passe à la correction. En même temps, je tiens à ce que ça ne change pas trop, sinon ce ne sera plus la même histoire. J’écris dans un français simple, avec de l’humour, des phrases en éwondo, une manière aussi de promouvoir nos langues qui sont en voie de disparition. 

Gérer toutes ces carrières, c’est une question d’organisation, il y a tellement de choses à faire dans le monde. Quand on se sent engagé, on trouve toujours le temps. 

Quel héritage aimerez-vous laisser aux générations futures ?
J’espère que mon savoir-faire va accompagner les générations futures après mon passage sur terre, que ce soit au Cameroun, en Afrique et ou en France. Paris, c’est la vitrine mondiale de la haute couture, c’est là où tout se passe. Si mon travail doit être reconnu, c’est à Paris et c’est déjà fait. J’ai trimé pour ça, je n’ai pas de vie et je ne le regrette pas.
Propos recueillis par Stéphanie Dongmo

Bref CV 
Naissance : 7 juin 1968
Profession : danseur, écrivain, mannequin, styliste
Profil : hauteur 1m85, poitrine 105, taille 80, confection 54, hanches 90, chaussures 43, cheveux noirs, yeux marrons.
Publications : « Le silence du masque », Editions Les Portes du Soleil, 2008; « Milang mi Ngoré, histoires du soir », éditions Klanba, 2006.

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