vendredi 28 août 2015

Yaoundé : cinéma sans frontière

Le Cinéma Numérique Ambulant (CNA) du Cameroun a organisé, du 21 au 27 août 2015, la 1ère Semaine du cinéma brésilien dans des quartiers de la ville.


La tournée menée avec l’Ambassade du Brésil au Cameroun a posé ses valises dans 7 quartiers populaires : Manguier, Mendong, Simbock, Biyem-Assi, Nkolmeyang, Emana et Oyom-Abang.

Quatre films brésiliens récents ont été diffusés : « Abril despeçado » de Walter Salles, « A grande familia » de Mauricio Farias, « La cité de Dieu » de Fernando Meirelles et « L’homme qui copiait » de Jorge Furtado. Ces films, pour la plupart sous-titrés en français, ont connu un succès mitigé après du public, malgré que l’animatrice du CNA donnait, en simultané à la diffusion, des clés pour comprendre l’intrigue. Le public du plein air étant, par nature, moins réceptif au sous-titrage. Ajouté à cela l’angoisse née des dernières attaques de la secte Boko Haram à Maroua, qui fait que beaucoup rechignent à sortir le soir.

21 août. On lève les verres à la coopération culturelle
Cependant, beaucoup de spectateurs ont agréablement surpris l’équipe du CNA. « Où est Ze Pequeno ? », criait certains lorsqu’ils entendaient parler de cinéma brésilien ; ils se souvenaient encore du personnage du film « La Cité de Dieu », diffusé avec grand succès il y a quelques années à la télévision camerounaise.

D’autres n’ont pas manqué de dire leur satisfaction de voir, sur écran géant, d’autres images du Brésil que celles véhiculées par les telenovelas. « Je ne savais pas que le cinéma brésilien était si riche et si beau, j’ai appris beaucoup de ce film », a d’ailleurs témoigné Clément Tegap, un spectateur après la diffusion de « Avril brisé ».

Avec une histoire métisse qui trouve une partie de ses racines en Afrique et une industrie cinématographique riche et variée, le cinéma brésilien est classé 2ème en Amérique latine derrière l’Argentine. La Semaine du cinéma brésilien à Yaoundé a permis de jeter un pont entre les cultures africaines et latino-américaines, de renforcer la coopération culturelle entre le Cameroun et le Brésil, réduisant du coup les 6000 Km qui sépare les deux pays.

Le public nombreux.
Cette première expérience, d’après le CNA, a été riche en enseignements, qui serviront de base pour l’élaboration de prochains projets de promotion du cinéma brésilien, et bien sûr, d’autres cinématographies qui méritent que l’on s’y intéresse.

Le Cinéma Numérique Ambulant se consacre aux cinémas d’Afrique. Mais depuis quelques années déjà, il mène une réflexion quant à la possibilité, ou, mieux, l’intérêt d’ouvrir ses portes à d’autres cinématographies. S’il est vrai que l’Afrique a besoin de consommer ses propres images, il est aussi vrai qu’on a besoin de connaître les autres pour se définir à l’ère de la mondialisation.

  
Echanges avec le public à la fin de la projection.
Les cinémas d’ailleurs, qui ont connu bien des difficultés avant de trouver leur voie et d’asseoir de véritables industries, pourraient servir de modèle aux cinématographies africaines qui cherchent encore leur voie, entre industrie et débrouillardise.

Créé en janvier 2012, le CNA Cameroun fait partie d’un réseau d’associations de cinéma mobile né en 2001 et installé dans dix pays : Bénin, Mali, Niger, France, Sénégal, Tunisie, Togo, Tchad, Burkina Faso et Cameroun. Leur objet est la diffusion des films du patrimoine cinématographique africain, mais aussi des films de sensibilisation destinés à informer les populations sur les graves problèmes de santé, de société et de développement qu’elles rencontrent.
Stéphanie Dongmo

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